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La productivité est liée au niveau de diplôme

Si l’intérêt des diplômes tant pour les individus que pour la société ne fait pas débat et est largement documenté, rares sont les études qui s’intéressent à son rendement productif dans les entreprises. Or, l’Insee vient d’en publier une dans son dernier « Insee Références ». Une étude qui démontre l’existence d’un lien entre le niveau moyen de diplôme des salariés d’une entreprise et son niveau de productivité, autrement dit sa capacité à dégager de la valeur ajoutée.

12,3 % par année d’étude

Pour présenter les résultats de ses analyses, l’Insee a pris comme référence de « productivité apparente au travail » les salariés titulaires d’un niveau bac. Par rapport à cette population témoin, l’étude met en évidence une hausse moyenne de 12,3 % par année d’étude supérieure validée. Ainsi comparé à des bacheliers, les salariés diplômés d’un bac+2 (1er cycle université, DUT, BTS…) offrent à leur entreprise un niveau de productivité supérieur de 32 % et les diplômés d’un master, d’une grande école ou d’un doctorat de 93 % plus élevé.

En revanche, tous les diplômes ne se valent pas. Les bac+3 et +4, souvent peu professionnalisés, (anciennement licence et maîtrise) ne génèrent qu’un surcroît de rendement productif de 21 %, soit 11 points de moins que les bac+2 et 72 points de moins que les bac+5.

Des différences entre les entreprises

L’effet du diplôme sur la productivité varie fortement en fonction de l’entreprise. On note ainsi que le gain annuel de productivité apparente n’est que de 5,8 % dans les plus petites entreprises alors qu’il dépasse 16 % dans les plus grandes (ETI et groupes).

Sous le prisme des secteurs, de fortes différences apparaissent également. Dans les secteurs de la construction et surtout de l’hébergement-restauration ou des industries extractives, les liens entre diplôme et productivité apparente sont faibles. « De façon plus surprenante, c’est également le cas dans les secteurs des activités spécialisées, scientifiques et techniques d’une part, ou de la santé et action sociale d’autre part. Le premier de ces deux derniers secteurs est, avec l’information-communication, celui où le niveau d’études moyen de la main-d’œuvre est le plus élevé », précise l’Insee. Ajoutant que dans ces entreprises, c’est davantage la spécialité exercée que le niveau d’études qui influe sur la productivité globale.

  • © 2023 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Déc 12, 2023