k4_18705270.jpg

Ventes automobiles : un premier trimestre catastrophique

Depuis le début de la crise sanitaire, rien ne va plus pour le marché automobile français. D’abord frappé par des interruptions de production causé par les différents confinements, les constructeurs et les distributeurs font face, depuis plusieurs mois, à des problèmes d’approvisionnements, notamment en semi-conducteurs et donc à l’impossibilité de servir, dans des délais raisonnables les demandes de leurs clients. Bilan : mars 2022 s’inscrit comme le dixième mois consécutif de baisse des ventes de voitures neuves en France. Et le 1er trimestre 2022, avec ses 365 360 immatriculations (Chiffres PFA-AAA Data), apparaît comme l’un des pires débuts d’année jamais enregistrés. Pour mémoire, seules 364 679 voitures (soit à peine 680 de moins que ces 3 premiers mois) s’étaient vendues au 1er trimestre 2020. Un trimestre catastrophique marqué par un arrêt total de production de plus de 15 jours en raison du premier confinement.

Un retour à la normale encore repoussé

Par rapport au 1er trimestre 2021, les ventes s’affichent en retrait de 17,3 % et de 34 % comparé aux 3 premiers mois de l’année 2019. La dernière année considérée comme « normale » par la profession. Et les perspectives restent sombres. Non seulement la pénurie de semi-conducteurs perdure ce qui pèse encore sur les capacités de production de nombreux constructeurs, mais d’autres sont venues s’inviter avec le conflit ukrainien (tensions sur l’acier, le nickel, l’aluminium ou encore le palladium indispensable à la fabrication des pots catalytiques). Les retards de livraison vont encore s’accroître et la plupart des constructeurs n’auront d’autres choix que de répercuter tout ou partie des hausses tarifaires constatées dans les matières premières sur leur prix de vente, comme Tesla vient de le faire assez brutalement (+6 000 € sur la Tesla 3, son modèle d’entrée de gamme).

Un conflit qui, en outre, pèse sur le moral des Français et risque de les inciter à reporter leur achat pour se préserver une épargne de précaution.

Renault fait mieux que Stellantis

Stellantis, leader avec 33,4 % des ventes automobiles en France, affiche un repli de ses immatriculations de 23,3 % au cours du 1er trimestre 2022. Un recul très supérieur à la moyenne du marché (-17,3 %). En cause, la baisse des ventes de Peugeot (-28 %), de Citroën (-19,8 %), mais également de Jeep (-31,9 %). Seuls, dans le groupe, Alpha Roméo (+4,1 %), DS (-2,6 %), Opel (-16,4 %) et Fiat (-16,8 %) font mieux que le marché.

De son côté, le groupe Renault (22,5 % du marché français) ne voit ses ventes reculer « que » de 16,7 %. Une baisse plus faible que celles de son principal concurrent qui s’explique par la bonne tenue des ventes de Dacia (-5,2 %) qui viennent contrebalancer la baisse brutale de celles de Renault (-22,1 %). De manière plus anecdotique (seulement 355 voitures vendues), Alpine enregistre une hausse de ses immatriculations de 60,6 % au 1er trimestre 2022.