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Va-t-on rouler à l’hydrogène ?

Le 10 juin dernier, l’Allemagne a annoncé vouloir consacrer 9 Md€ à la filière hydrogène dans le cadre de son plan de relance économique post-covid de 130 Md€. « L’Allemagne va jouer un rôle de pionnier, comme nous l’avons fait il y a 20 ans avec la promotion des énergies renouvelables », a résumé le ministre de l’Économie, Peter Altmeier. La Chine de son côté a annoncé un objectif de mettre sur les routes 1 million de véhicules fonctionnant à l’hydrogène d’ici 2030.

Qu’en est-il de l’Hexagone ?

Le plan hydrogène 2018 de Nicolas Hulot prévoyait un budget de 100 M€ pour le développement de cette filière, bien timide comparé à nos voisins. Le 30 juin dernier, Bruno Le Maire a annoncé sur BFM TV être en discussion avec l’Allemagne pour accélérer sur ce volet. « Tout le monde me dit ‘il faut développer l’hydrogène’, j’y suis très favorable. Dans le plan de relance, il y aura aussi des éléments très forts pour développer la filière de l’hydrogène et nous le ferons en liaison avec l’Allemagne, dans un partenariat avec l’Allemagne », a-t-il déclaré.

Quels sont les enjeux ?

L’hydrogène, utilisé dans un véhicule via une pile à combustible, présente des atouts évidents dans le cadre de la transition écologique : ne pas émettre de carbone lors de sa combustion. L’équation chimique est simple, des atomes d’hydrogènes combinés aux atomes d’oxygène naturellement présents dans l’atmosphère, génèrent de l’eau et pas de CO2.

Des éléments complexifient néanmoins la donne : la production de l’hydrogène. À l’heure actuelle, la grande majorité de l’hydrogène est produite à partir du méthane, encore appelé gaz naturel, une source carbonée. Extraire de l’hydrogène du méthane génère donc inévitablement du dioxyde de carbone. Pour que l’énergie soit propre, il s’agit donc d’investiguer d’autres moyens de production comme l’électrolyse de l’eau ou d’ajouter un moyen de capturer le CO2 émis ce qui ajoute un coût encore significatif.