Une troisième levée de fonds pour H4D
La téléconsultation a plus que jamais le vent en poupe. Trois mois de crise sanitaire semblent l’avoir durablement installée dans les pratiques médicales, même s’il reste encore beaucoup à faire pour démocratiser son usage. Créé par le docteur Franck Baudino en 2008, H4D entend bien participer activement au développement de cette forme de médecine à distance qui a démontré toute son utilité pendant l’épidémie du Covid-19. Cette jeune société s’est spécialisée sur un segment bien particulier de la télémédecine : l’installation de cabines de téléconsultation équipées de dispositifs médicaux connectés permettant au patient de consulter un médecin en toute autonomie. Disposant du statut de dispositif médical de classe IIa, cette cabine de 6 m3 est commercialisée sous la marque « Consult Station » et louée pour environ 3 500 € par mois. Elle est proposée à plusieurs types d’organismes : les collectivités locales (en particulier celles caractérisées par une désertification médicale importante), les services d’urgences hospitalières (une station a, par exemple, été installée mi-mars à l’Hôpital du Vert-Galant en Seine-Saint-Denis) et les grandes entreprises (Bouygues, Axa, BNP, Malakoff-Médéric, Airbus, Carrefour, Vinci…). Les quelque soixantaine « Consult Station » déjà installées sont potentiellement accessibles à 300 000 personnes.
Multiplier les projets de déploiement pour faciliter l’accès aux soins et désengorger les urgences hospitalières
Soutenue par son admission au remboursement depuis septembre 2018, la téléconsultation a connu au cours de ces deux dernières années une croissance significative, même si celle-ci s’est avérée inférieure aux objectifs que s’était initialement fixés la Caisse Nationale d’Assurance Maladie. En 2019, H4D a ainsi doublé son chiffre d’affaires et triplé le nombre de téléconsultations assurées grâce à ses cabines. Une performance que la société compte bien réitérer cette année, en raison du contexte épidémique actuel et de l’aggravation des déserts médicaux.
La levée de fonds annoncée début juin doit lui permettre d’atteindre cet objectif et de poursuivre son développement. Pour ce troisième tour de table, ses partenaires historiques (Aviva France Ventures, Bpifrance, LBO France et Atoga) ont été rejoints par Supernova Invest, fonds spécialisé dans les deeptech issu du rapprochement en 2017 entre le CEA et Amundi.