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Une forte hausse des délais de paiement

Le Comité de crise sur les délais de paiement inter-entreprises, spécialement constitué par Bercy dès le début de la crise, vient de rendre son premier rapport. Et sans surprise, ce comité qui rassemble le médiateur des entreprises, celui du crédit, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et des fraudes (DGCCRF), ainsi que plusieurs organisations patronales, fait état d’un triplement des factures impayées, lors de la fin du mois de mars 2020.

Retenir sa trésorerie

Seulement sur la semaine du 30 mars, rappelle le Comité, les incidents de paiement ont atteint 270 M€. Des incidents qui s’expliquent par les fermetures d’entreprises ou encore les retards de livraison de factures provoquées par le confinement. Mais au-delà, le Comité souligne aussi, une « volonté de certaines entreprises de retenir de la trésorerie en ne payant pas leurs fournisseurs ». Un comportement de précaution qui, s’il venait à se généraliser, pourrait entraîner des faillites en cascade.

Raison pour laquelle le Comité, depuis sa création « focalise son action sur les entreprises ayant un impact structurel sur l’économie française ». L’idée étant d’inciter ces groupes dont les achats se chiffrent en millions d’euros chaque semaine en France à adopter un comportement vertueux, c’est-à-dire un paiement normalisé de leurs factures. Une dizaine d’entres elles, dont Bouygues Telecom, Danone, Iliad ou encore Système U, ont d’ailleurs, compte tenu de leur respect des délais de paiement, été qualifiée d’entreprises « solidaires » par le comité de crise.

Parallèlement, le Comité précise que « le nombre de sollicitations et de médiations adressées au Médiateur des entreprises chaque semaine a été multiplié par 10 », depuis le début de la crise sanitaire.

  • © 2020 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Avr 21, 2020