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Un bilan 2023 contrasté pour les aéroports français

Selon le bilan dressé par l’Union des aéroports français (UAF),198,7 millions de passagers ont transité dans les aéroports français en 2023, un chiffre en hausse de 14,2 % par rapport à l’année précédente, mais qui reste en deçà de 7,3 % de son niveau de 2019. L’UAF prévoit toutefois un retour au niveau pré-Covid dès cette année.

Concernant le trafic, 3 grandes tendances se dégagent, selon le bilan 2023 de l’UAF. La première est la forte hausse ces dernières années du low cost. 43,2 % des passagers ayant transité dans les aéroports français en 2023 ont emprunté un vol d’une compagnie à bas coût (61,4 % dans les aéroports régionaux), soit 8,2 points de plus qu’en 2019. Le trafic low cost a largement dépassé son niveau de 2019 (113,8 % du niveau de 2019 en 2023), contrairement à celui des compagnies traditionnelles (80,8 %).

Deuxième tendance : c’est l’activité internationale, notamment low cost, qui dynamise le trafic (+20,2 % par rapport à 2022). Celle-ci atteint même presque son niveau de 2019 (97,2 %). Au contraire, le trafic domestique s’est replié de 1,7 % l’année dernière et reste inférieur de plus de 20 % à son niveau de 2019.

Ces 2 premières tendances expliquent en grande partie la troisième : les résultats des aéroports français sont très contrastés. Les grands aéroports nationaux de Paris-CDG et Orly sont pénalisés par le poids des compagnies traditionnelles dans leur trafic et par les perturbations persistantes sur le long-courrier. En particulier, le trafic de Paris-CDG reste inférieur de plus de 10 % à son niveau de 2019 (contre 1,4 % pour Orly, plus exposé aux court et moyen-courriers).

Du côté des aéroports régionaux (un tiers du trafic national), les résultats reflètent la spécialisation de l’aéroport. Des aéroports exposés au trafic international, notamment grâce au low cost comme Paris-Beauvais, ont connu de très bons résultats en 2023. Celui-ci a enregistré un trafic de plus de 5 millions de passagers pour la 1re fois, en hausse de près de 42 % par rapport à 2019.

Au contraire, des aéroports comme Brest, Strasbourg ou encore Rennes ont été pénalisés par les mauvaises performances du trafic domestique ces dernières années (respectivement -34 %, -22 % et -30 % par rapport à 2019). L’interdiction des vols intérieurs lorsqu’un service ferroviaire satisfaisant de moins de 2h30 existe a vraisemblablement eu un impact limité l’année dernière, puisqu’elle est entrée en vigueur seulement en milieu d’année. Surtout, elle ne concerne que 3 lignes, Paris-Orly vers Bordeaux, Nantes et Lyon, des suppressions déjà actées par Air France depuis au moins 2020 – Paris-Bordeaux représentant tout de même plus d’un demi-million de passagers. Enfin, les correspondances ne sont pas concernées par cette mesure.