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Un an de revenus pour acheter une voiture électrique

On sait que les voitures électriques coûtent plus cher que les voitures thermiques. Une situation qui risque de mettre en difficulté une grande partie des Français, nous confirme une récente étude de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE), un centre de réflexion fondé par la Caisse des dépôts et des consignations et l’Agence française de développement (AFD). Pour mesurer les efforts consentis par les acheteurs, l’I4CE s’est intéressé au reste à charge (prix du véhicule + prix de la borne de recharge – les aides) qu’ils doivent débourser pour s’offrir une citadine électrique standard. Un reste à charge estimé entre 26 000 € et 28 000 €. Soit entre 6 000 € et 8 000 € de plus que pour une voiture thermique de même gamme.

Un an de revenus

Cette somme représente entre 65 % et 130 % des revenus annuels des ménages de la classe moyenne française. Un niveau d’investissement qui, compte tenu de la faible capacité d’endettement de cette catégorie de la population, rend difficile l’accès à ce type de véhicule. Paradoxe : « du fait des économies engendrées sur les frais de carburant, l’achat d’un véhicule électrique est rentable en quelques années pour les classes moyennes », rappellent les auteurs de l’étude. Au prix de l’énergie en vigueur au 1er semestre 2023 et pour une distance moyenne de 13 000 km/an, l’économie est estimée à 150 € par mois, en baisse de 50 % par rapport aux frais d’entretien d’une voiture thermique. Quant au marché de l’occasion, dans lequel le reste à charge à débourser pour s’offrir une citadine électrique n’est plus que de 7 000 €, il reste encore balbutiant. Les ménages modestes et de la classe moyenne, qui achètent en majorité des voitures d’occasion, ne peuvent donc, pour le moment et faute d’une offre conséquente, y avoir recours massivement.

Des aides ciblées et renforcées

« Les solutions de financement aujourd’hui sur la table ne suffisent pas à rendre ces investissements accessibles pour les classes moyennes et les ménages modestes », insiste l’I4CE. Et l’augmentation de 1 000 € du bonus écologique envisagé pour les 50 % de ménages les plus modestes en 2024 ne règlera pas le problème selon l’institut, qui croit davantage au « leasing social » qui permettrait, pour une centaine d’euros par mois, de bénéficier d’une petite voiture électrique. Une promesse électorale dont les contours restent encore mal définis.

Mais l’investissement n’est pas le seul frein à l’adoption d’une voiture électrique, estime l’I4CE, qui rappelle que sans le renforcement du maillage des bornes de recharge, des réseaux de transport en commun et des infrastructures cyclables, les Français les moins aisés auront du mal à amorcer une transition vers la mobilité écologique.