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Ramsay Santé va développer ses centres de soins en médecine de ville

L’initiative stratégique de Ramsay Santé illustre les profondes mutations que traverse la médecine de ville. Baptisées « Ramsay Santé Centre Médical », ces structures de soins, dites de proximité, ont vocation à désengorger les urgences hospitalières et à apporter une réponse efficace dans les déserts médicaux. Rappelons que le groupe avait annoncé, fin 2020, l’ouverture de son premier centre de santé à Pierrelatte, une commune de la Drôme qui compte un peu moins de 15 000 habitants. Cette création s’est opérée dans le cadre de l’article 51 de la loi de financement de 2018. C’est encore dans ce cadre que 4 autres centres seront ouverts d’ici fin 2021, 2 en Île-de-France et 2 en Rhône-Alpes. De nouvelles ouvertures sont prévues au 1er semestre 2022.

Installés dans des espaces de 250 m² en moyenne, ces centres de soins primaires vont accueillir 3 à 4 médecins généralistes et entre 6 et 8 auxiliaires médicaux (en équivalent temps plein), servant des bassins de 7 à 10 000 patients. Ils doivent faciliter la permanence et la coordination des soins avec d’autres structures (établissements hospitaliers et de soins de suite et de réadaptation) et services (soins à domicile, transport sanitaire). Objectif : optimiser la prise en charge intégrée des parcours de soins.

Développement au niveau européen

Ramsay Santé opère cette diversification vers les soins primaires depuis le rachat en 2018 du groupe suédois Capio. Celui-ci gère, en effet, une centaine de « Primary Care Units » en Suède, qui permettent de suivre quelque 900 000 patients (soit près de 10 % de la population suédoise). Ces centres associent consultations en présentiel et service de téléconsultation, selon le principe « digital when possible and physical when needed » (Numérique si possible et physique si nécessaire). Le groupe vient de franchir une nouvelle étape avec l’acquisition au Danemark de WeCare et sa filiale Alles Lægehus, un réseau de 32 cliniques de médecine générale qui regroupe 200 professionnels de santé et assure le suivi de 114 000 patients.

Cette diversification fait des émules. Elsan, autre grand leader de l’hospitalisation privée, entend aussi participer à la réorganisation de la médecine de ville. Le groupe s’associe à la plate-forme de téléconsultation Livi (environ 300 médecins téléconsultants) pour lancer un premier centre de soins primaires. Installée début 2022 en Seine-Saint-Denis, cette structure regroupera une dizaine de professionnels de santé : médecins généralistes, spécialistes, paramédicaux et assistants médicaux. Là aussi, la présence physique des médecins sera complétée par la téléconsultation, afin de faciliter l’accès aux soins. En dehors des heures d’ouverture du centre (8h à 20h les jours de semaine et samedi matin), les patients pourront téléconsulter sur le créneau 7h/23h, 7 j/7.

En proposant aux médecins généralistes un contrat de salarié, Elsan leur promet « une nouvelle façon d’exercer ». Outre les avantages liés au statut (rémunération proportionnelle à leur activité, accès à une mutuelle santé et à un contrat de prévoyance, fonds retraite, congés payés…), le groupe leur propose de développer des actions de prévention et d’éducation thérapeutique, de travailler dans un cadre pluridisciplinaire et de bénéficier de programmes de formation. Des évolutions de carrière dans les autres activités d’Elsan et de Livi pourraient être aussi envisagées.