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L’illectronisme touchait 15 % des Français en 2021

Pour l’Insee, « l’illectronisme englobe le non-usage prolongé d’internet et le manque de compétences numériques de base des internautes ». Un handicap social qui, selon la dernière enquête menée par cet institut, touchait, en 2021, pas moins de 15,4 % des personnes résidentes en France de plus de 15 ans. Dans le détail, 13,9 % n’avaient pas utilisé internet au cours des 3 derniers mois précédents l’enquête et « 1,5 % l’avaient utilisé mais ne possédaient pas les compétences numériques de base dans au moins 4 domaines sur 5, parmi la recherche d’information, la communication en ligne, l’utilisation de logiciels, la protection de la vie privée et la résolution de problèmes en ligne », précise l’étude.

Les plus âgés en première ligne

Sans surprise, le décrochage numérique frappe avant tout les plus âgés. Ainsi, 62 % des 75 ans et plus sont touchés par l’illectronisme contre 24 % des 60-74 ans et seulement 2 % des 15-24 ans.

Mais, l’âge n’est pas le seul critère discriminant. Les auteurs de l’étude notent ainsi que le taux d’illectronisme varie fortement en fonction du diplôme et de la profession exercée. « Ainsi, 9 % des ouvriers sont concernés, contre seulement 2 % des cadres. Si 36 % des retraités sont touchés par l’illectronisme, leur population n’est pas homogène : 51 % des anciens agriculteurs, commerçants et artisans et 53 % des anciens ouvriers sont en situation d’illectronisme, contre seulement 23 % des retraités ayant occupé une profession intermédiaire et 10 % des anciens cadres », précise l’Insee.

Les « bienfaits » de la crise sanitaire

Entre 2019 et 2021, le taux d’illectronisme est passé de 17 % à 15 %. Une baisse de 2 points qui, pour l’Insee, est le fait d’un changement dans les comportements liés aux technologies de l’information et de la communication. Un changement stimulé par la crise sanitaire et les périodes de confinement qui y ont été associées. Résultat : « La fracture numérique s’est résorbée légèrement entre les générations : en 2 ans, l’illectronisme a davantage diminué pour les personnes les plus âgées (de l’ordre de 8 points pour les personnes de 75 ans ou plus et de 6 points pour les 60-74 ans) » que pour les plus jeunes (moins de 1 point pour les 15-24 ans), indique l’Insee.

En revanche, les inégalités entre les plus aisés et les plus modestes se sont accrues entre 2019 et 2021. « Toutes choses égales par ailleurs, en 2021, les personnes les plus modestes avaient une probabilité d’illectronisme 6,5 fois plus grande que les personnes les plus aisées (contre 4,2 fois en 2019) », insistent les auteurs de l’étude.

  • © 2023 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Août 11, 2023