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Les TROD entrent dans le périmètre des services pharmaceutiques rémunérés

Signé le 18 septembre dernier, l’avenant 18 à la convention pharmaceutique marque une nouvelle étape dans le développement des services pharmaceutiques rémunérés par l’Assurance maladie. À partir du 1er janvier 2020, les pharmaciens seront rémunérés 6 € HT pour chaque test de diagnostic de l’angine, que ce test soit réalisé à l’initiative du pharmacien ou qu’il soit prescrit par un médecin. Dans ce dernier cas, si le test s’avère négatif, la rémunération s’élèvera à 7 € HT (le 1 € de différence rémunérera le travail de pédagogie fait par le pharmacien pour expliquer la non-prescription et dispensation d’antibiotiques). Le test en lui-même sera rémunéré 1 € et aucune TVA ne sera perçue sur l’acte. L’ANSM publiera prochainement une liste nominative de tests jugés conformes, sur la base d’un référentiel qu’elle a défini.

Les partenaires signataires de l’avenant prévoit pour 2020 la réalisation de 4,9 millions de TROD angine, ce qui devrait représenter près de 30 M€ de rémunération supplémentaire (sur la base du seul acte) pour la profession officinale. Cet objectif est le double du nombre de tests réalisés par les médecins (2,5 millions en 2018).

Un enjeu à la fois économique et de santé publique

Ce nouveau service rémunéré s’inscrit dans le cadre du programme de l’Assurance maladie pour limiter le recours non justifié aux antibiotiques. Car les niveaux de consommation de ces médicaments demeurent en France particulièrement élevés. Exprimée en doses définies journalières pour 1 000 habitants, la consommation dans l’Hexagone se situe au 3e rang européen derrière la Grèce et la Chypre… Dans son rapport « Charges et Produits » pour l’année 2020, l’Assurance maladie rappelle que la consommation française est « trois fois supérieure à celle des Pays-Bas, qui sont les moins consommateurs, sans qu’aucune raison épidémiologique ne vienne expliquer cet écart. Elle est le double de celle de l’Allemagne et reste supérieure d’un tiers à celle du Royaume-Uni. » Selon ses estimations, on pourrait ainsi économiser environ 400 M€ chaque année si la consommation française était la même que celle des Pays-Bas.