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Les PSAD adressent leurs propositions aux candidats à l’élection présidentielle

Rappelant le rôle clé que les prestataires ont joué aux moments les plus critiques de la crise épidémique, la fédération des PSAD veut faire entendre sa voix pendant la campagne présidentielle. Dans un document rendu public fin février, elle adresse aux candidats et aux décideurs politiques plusieurs propositions de réformes activables à court terme. Objectif : adapter l’organisation des soins au virage ambulatoire et au souhait de la population d’être soignée à domicile. Charles-Henri des Villettes, son président, rappelle que « face au mur démographique et épidémiologique qui nous attend, notre système de santé ne pourra pas reposer sur une logique tout-établissement ». Pour que le domicile devienne le lieu de prise en charge de première intention, trois grandes orientations sont proposées.

16 recommandations et un espace de concertation

Évoquant la densité de leur maillage territorial et le large périmètre des pathologies chroniques pouvant être suivies à domicile, les PSAD proposent de travailler de concert avec la DGOS (Direction Générale de l’Offre de Soins) pour renforcer la coordination ville-hôpital, mieux sécuriser les sorties d’hospitalisation et clarifier les missions des différentes parties prenantes dans l’organisation des soins. Il est proposé de valoriser les actions de prévention à domicile, en permettant aux prestataires de participer au déploiement du programme ICOPE de l’OMS, destiné à détecter les pertes de capacité des personnes âgées et à mettre en place des plans de soins personnalisés. Autre proposition concernant les personnes de plus de 70 ans : permettre aux prestataires d’évaluer de manière systématique le domicile afin de prévenir les risques de chute. L’accélération du virage ambulatoire passe aussi par l’élargissement des pathologies prises en charge à domicile, notamment la dialyse, l’immunothérapie, la chimiothérapie ainsi que la fin de vie et les soins palliatifs.

La deuxième proposition vise à accélérer la transformation numérique des soins à domicile, en permettant aux PSAD d’intégrer l’Espace Numérique de Santé et en favorisant l’accès aux données de santé générées par les matériels et dispositifs médicaux connectés. La fédération souhaite, par ailleurs, participer activement au déploiement de la télésurveillance médicale, en systématisant son recours dès lors que les dispositifs médicaux le permettent.

Le troisième axe porte sur la refonte des modalités de financement de la santé à domicile. Dénonçant la politique de rabot budgétaire dont ils se disent victimes, les prestataires réclament une régulation économique triennale fondée sur des mécanismes de maîtrise médicalisée des dépenses. Ils sont prêts à négocier de nouveaux tarifs, calculés à partir de rémunérations à la performance, d’évaluations médico-économiques et de mesure de l’état de santé et de la qualité de vie des patients.

Enfin, pour que la santé à domicile devienne une priorité du prochain gouvernement, la fédération des PSAD propose que soit créé un secrétariat d’État de la santé à domicile, rattaché au ministère de la Santé. L’une de ses premières missions serait d’organiser un Ségur de la santé à domicile, afin de porter cette politique ambitieuse et créer des passerelles entre les différents ministères concernés.