k4_15376014.jpg

Les mesures de soutien ne sont pas à la hauteur de ce que proposent nos voisins européens

Même si comparaison n’est pas raison, il est toujours instructif de regarder comment les autres pays européens entendent voler aux secours des entreprises affectées par la crise du Covid-19. Un exercice auquel s’est livré Albéric de Montgolfier, sénateur LR d’Eure-et-Loir et Rapporteur général de la commission des Finances, à l’occasion de la publication d’un rapport présentant l’évolution des finances publiques depuis le début de cette crise.

465 milliards d’euros

En quelques semaines, le montant global du plan d’aide mis en plce par la France au profit des entreprises est passé de 355 Md€ à 462,5 Md€, rappellent les rédacteurs du rapport. « Une hausse de 20 %, portée par les prises de participation (+20 Md€), le remboursement anticipé de crédits d’impôt (+23 Md€) ainsi que la forte hausse du coût de l’activité partielle (+24 Md€), du fonds de soutien (+6 Md€) et des dépenses de santé ».

Les chiffres sont astronomiques, mais comme le souligne le rapport, l’essentiel de ces aides (garanties, reports de charges, prises de participation…) sont sans impact sur le déficit, autrement dit ne sont pas des subventions ou des apports de fonds propres faits aux entreprises. Une situation qui inquiète Albéric de Montgolfier dans la mesure, où certains de nos voisins, et notamment nos principaux partenaires (et concurrents) européens que sont l’Allemagne et le Royaume-Uni hésitent moins à apporter un soutien financier direct et massif à leurs entreprises.

4,9 % du PIB en Allemagne

Ainsi, l’Allemagne a, pour le moment, mobilisé 160 Md€ d’aides directes pour ses entreprises, ce qui représente pas moins de 4,9 % de son PIB. Dans le même temps, le Royaume-Uni propose 92 Md€ d’aides (3,9 % du PIB) et la France 52 Md€ (2,3 % du PIB). Et parmi les mesures de soutien proposées, c’est sur le volet « Fonds de soutien aux TPE-PME » que les différences sont les plus marquées. En Allemagne, il est ainsi doté de quelques 50 Md€, sans parler des aides apportées par les Länders. Des aides complémentaires qui, précise le rapport, « peuvent aller jusqu’à 60 000 € » par entreprise. Au Royaume-Uni, l’enveloppe est de 29 Md€ (11,5 Md€ pour les indépendants et 17,5 Md€ pour les PME). En France, elle est de « seulement » 7 Md€.

Des écarts qui ont incité le rapporteur général à appeler le gouvernement à présenter devant le Parlement « les raisons pour lesquelles il adopte une approche plus prudente que ses homologues (…) et ce, d’autant plus que certains économistes s’inquiètent du déficit de compétitivité qui pourrait en résulter pour les entreprises françaises à moyen terme ».

  • © 2020 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Avr 28, 2020