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Les Français s’interrogent sur la voiture électrique

Baptisé « L’automobiliste en plein brouillard », le rapport 2024 de l’Observatoire Cetelem s’est intéressé au marché automobile et plus particulièrement à l’état d’esprit des acheteurs de 16 pays du monde face à ses mutations. Point clé de cette édition 2024, pour la première fois, les véhicules 100 % électriques arrivent en tête des intentions d’achat dans les pays européens (27 %) et dans la sélection mondiale (32 %) de 16 pays (principaux pays européens et les États-Unis, la Chine, la Turquie, le Japon et le Mexique). Les Norvégiens déjà très largement convertis à l’électrique (88 % du marché automobile est consacré aux 100 % électriques et aux hybrides) sont, sans surprise, les plus nombreux à afficher leur intention d’acheter une voiture électrique (65 %) devant les Chinois (43 %). « À l’inverse, c’est en France, en Belgique, en Autriche et aussi en Pologne que ces intentions sont moins affirmées, aux alentours de 20 % », précise l’étude.

Encore de nombreux freins

Lorsqu’on les interroge sur les raisons pour lesquels ils ne souhaitent pas acheter un véhicule électrique, les Européens répondent à 51 % en raison du prix. Un argument justifié par une différence tarifaire pouvant dépasser les 30 % entre un même modèle thermique et électrique et que les différentes aides publiques à l’achat ne permettent pas toujours de combler, du moins en France.

Mais le prix d’achat du véhicule n’est pas le seul à inquiéter les automobilistes. Celui de l’électricité interrogent également 28 % des Européens. Lorsqu’on leur demande si la hausse du prix de l’électricité pourrait rendre l’utilisation d’une voiture électrique trop coûteuse par rapport aux voitures thermiques, 74 % répondent « oui ». La crise de l’énergie déclenchée par la guerre entre l’Ukraine et la Russie y est sans doute pour beaucoup. Et 62 % des Européens estiment même que, compte tenu de l’accroissement de la demande, on ne sera bientôt plus en mesure de produire suffisamment d’électricité pour répondre aux besoins. Une inquiétude exprimée par 71 % des Français et 62 % des Allemands, mais par seulement 42 % des Américains et 17 % des Chinois.

La crainte de rencontrer des difficultés pour recharger sa voiture hors de chez soi et celle d’être limité dans ses déplacements par une autonomie trop faible sont également exprimée par, respectivement, 35 % et 33 % des Européens.

Une décision difficile

Au final, prendre la décision d’acheter une voiture est jugée difficile par 60 % des Européens et 58 % des automobilistes de l’échantillon mondial. Dans le détail, encore une fois, des différences notables apparaissent. Les Tucs (77 %), les Portugais (73 %) et les Belges (69 %) sont les plus incertains et les Américains (42 %) et les Chinois (26 %) les moins exposés au doute. Quant aux Français, ils sont 64 % à hésiter. En conséquence, une majorité de nos concitoyens préfèrent reporter leur achat en attendant de disposer de ressources financières suffisantes (30 %) ou que les prix baissent (20 %). Des raisons essentiellement financières qui incitent de plus en plus de constructeurs européens à se repositionner sur l’entrée de gamme à l’image de Stellantis avec sa ë-C3 qui devrait, début 2025, être commercialisée à partir de 20 000 €, hors aide.