k4_19553599.jpg

Les équipementiers automobiles dans la tourmente

Attendue comme une année de consolidation de la reprise économique après 2 ans de crise sanitaire, 2022 n’aura pas tenu ses promesses. En cause, rappelle une étude de la banque Lazard et du cabinet Roland Berger, une pénurie persistante de semi-conducteurs, une flambée des prix des matériaux et une explosion des coûts de l’énergie. Des difficultés qui touchent plus fortement les marchés automobiles européens qui, pour les auteurs de cette étude, « ne retrouveront pas les volumes de production d’avant la crise sanitaire avant la fin de la décennie ».

Les équipementiers classiques aux premières loges

De 6,8 % en 2018, les marges brutes des équipementiers traditionnels ont plongé à 3,2 % en 2020 sous l’effet des arrêts de productions provoqués par la crise sanitaire. Reparties à la hausse en 2021 (5,3 %) avec la reprise économique, elles ont replongé dès le début de l’année 2022 et pourraient terminer l’année sous les 4 %, estiment les experts. Une situation d’autant plus préoccupante que les équipementiers ont l’obligation d’adapter leur offre en prévision de la bascule électrique que les constructeurs automobiles sont en train d’opérer. Pour rappel, seuls les véhicules zéro émission de gaz à effet de serre pourront être vendus en Europe à compter de 2035, ce qui, en l’état de la technique, exclus tous les véhicules thermiques, y compris les hybrides rechargeables. Les équipementiers doivent donc investir pour se transformer, ce qui, compte tenu de la hausse des taux d’intérêt portée par l’inflation, devrait encore peser sur leurs marges. Des marges qui « resteront sous pression d’ici la fin de l’année, en 2023 et très probablement en 2024 », précise l’étude.

Mais tous les fournisseurs automobiles ne voient pas leur marge brute s’effondrer. On note ainsi une augmentation de celles des producteurs de logiciels embarqués qui devrait dépasser les 10 % en 2022 (contre 9,1 % en 2021), des fabricants de semi-conducteurs (plus de 30 % attendu contre 28,7 % en 2021) et des transporteurs de conteneurs. Ces derniers dont la marge n’était que de 2,3 % en 2019, devrait la voir dépasser les 50 % en 2022 après avoir enregistrer une année record en 2021 (47,7 % de marge).