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Les chefs d’entreprise du bâtiment fragilisés par 3 années successives de crise

Les artisans du bâtiment et du paysage ont rarement été aussi inquiets. C’est ce qui ressort de la 9e édition du baromètre ARTISanté réalisé par l’IRIS-ST (institut de recherche et d’innovation sur la santé et la sécurité au travail), en partenariat avec la CAPEB (Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment) et la CNATP (Chambre nationale de l’artisanat des travaux publics et du paysage), auprès de 2 224 dirigeants de TPE de ces secteurs. Parmi eux, ils sont seulement 35 % à se déclarer optimistes quant à l’évolution de leur activité. En 2021, ils étaient 51 % et même 46 % en 2020, au cœur de la pandémie. Presqu’un tiers (31 %) des chefs d’entreprise interrogés vont jusqu’à penser que la pérennité de leur activité est menacée, contre 21 % un an plus tôt.

Un rythme de travail très intense

Pourtant, une majorité des patrons sondés a connu une activité en hausse en 2022 et même, 20 % d’entre eux, en forte hausse. Un surcroît de la demande qui les a amenés à maintenir un rythme de travail très soutenu. 23 % travaillent plus de 60 heures par semaine, une propension qui grimpe à 45 % pour les entreprises de 16 à 20 salariés. Face à la multitude des tâches à accomplir, un artisan sur deux a pris l’habitude de travailler le week-end. Un des principaux problèmes évoqués est le poids de la charge administrative : 42 % des chefs d’entreprise sondés pensent que la gestion administrative qui leur incombe représente entre 25 % et 75 % de leur charge de travail, soit une hausse de 4 points par rapport à 2021.

Fatigue et stress en forte hausse

Une situation qui est source de grande fatigue chez l’essentiel des artisans interrogés. 79 % d’entre eux se sentent fatigués, un poids en très forte augmentation sur un an, puisqu’ils n’étaient que 49 % en 2021. Ils sont également 57 % à se trouver souvent, voire très souvent, stressés contre 51 % en 2021. Selon l’observatoire, la première cause de stress est la flambée des prix des matériaux et de l’énergie, citée par 56 % des dirigeants interrogés, devant le poids de la charge de travail (54 %) et les contraintes de délais (45 %). En situation d’épuisement, 35 % des artisans déclarent avoir rencontré des difficultés psychiques au cours de l’année, mais seulement 56 % ont évoqué ce problème à quelqu’un. À noter tout de même que, malgré leurs inquiétudes, ils sont 71 % à se déclarer épanouis dans leur rôle de chef d’entreprise et 82 % dans leur métier.