k4_19531087.jpg

Les besoins en main d’œuvre explosent dans le bâtiment

Une nouvelle étude vient confirmer les difficultés de recrutement que rencontrent les professionnels du bâtiment. Selon le baromètre KYU, dévoilé le 30 novembre dernier, les tensions sur l’emploi dans ce secteur sont même à leur plus haut. En 4 ans, l’indice du niveau de tension au recrutement dans le bâtiment, calculé par le cabinet de conseil et d’études à partir des données de la DARES, a plus que doublé, passant de 0,51 en 2017, à 1,09 en 2021. Preuve de l’ampleur des difficultés, les tensions dans le bâtiment sont 2 à 3 fois supérieures à la moyenne nationale, tous secteurs confondus, révèlent les auteurs du rapport.

Accélération depuis la crise sanitaire

La première raison de ces tensions est la hausse des embauches pour répondre à la croissance de l’activité. La reprise post-Covid dans la construction et l’explosion de la demande de travaux de rénovation énergétique ont, en effet, créé des besoins inédits dans les métiers du gros œuvre comme du second oeuvre. Les tensions sont les plus critiques pour les techniciens d’électricité, dont le nombre d’offres d’emplois a augmenté de plus de 55 % entre le 2e trimestre 2021 et le 2e trimestre 2022, et pour les chefs de chantiers (+30 %). En volume d’embauches, ce sont les menuisiers et les maçons qui décrochent la palme des profils les plus recherchés, car ils concentrent une bonne partie des effectifs du secteur. Près de 40 % des offres d’emplois publiées par le secteur au 2e trimestre 2022 concernaient l’un ou l’autre de ces deux métiers.

Hausse des salaires

Première conséquence de ces pénuries, le niveau moyen des salaires dans le bâtiment augmente plus vite que la tendance nationale. L’indice de salaires pratiqués dans les travaux de construction spécialisés a augmenté de 1,7 % entre juin 2020 et juin 2021, contre 1,3 % pour la moyenne nationale. Les derniers mois sont, toutefois, moins favorables aux salariés, les hausses de salaire dans le secteur augmentant moins vite que l’inflation (+2 % environ entre janvier et juin 2022 contre +4 % d’inflation). Les conditions d’emploi se sont également améliorées, avec notamment davantage de temps pleins proposés aujourd’hui qu’en 2019. 93 % des offres d’emploi publiées au 3e trimestre 2022 concernaient un temps plein, contre 89 % au 3e trimestre 2019.