Le reconfinement va peser lourd sur les comptes publics
La lutte contre l’épidémie de Covid-19 n’a pas fini de plomber les comptes publics. Interrogé par la Journal du dimanche, Olivier Dussopt, ministre délégué chargé des Comptes publics a ainsi revue à la hausse les prévisions de déficit pour 2020. Attendu à 10,2 % du PIB en septembre dernier, le déficit pourrait en fait atteindre 11,3 %, soit une différence de 248 milliards d’euros : le prix du nouveau coup de frein donné à l’économie dans le cadre du nouveau confinement et des mesures d’aides pour limiter les licenciements et les faillites. Pour rappel, en 2019, le déficit public avait atteint 3 %, et seulement 2,3 % en 2018, signe que le Covid-19 nous a fait entrer dans une nouvelle dimension. « Depuis mars dernier, a rappelé Olivier Dussopt, le Covid nous a déjà coûté 186 milliards d’euros : 100 milliards de pertes de recettes du fait de la chute d’activité, et 86 milliards de mesures d’urgence sanitaire et économique ».
Une année 2021 incertaine
En termes de cumul, alors qu’elle était de 98,1 % du PIB en 2019, la dette publique devrait atteindre 119,8 % à la fin de l’année selon les estimations de Bercy. Plus ou moins ce que le gouvernement envisageait au mois de juillet dernier avant d’être heureusement surpris par la vigoureuse reprise de rentrée. Malheureusement, ce retour de croissance amorcé ces derniers mois risque d’être fortement compromis par les nouvelles mesures de restriction sanitaire, sans parler des inquiétudes qu’elles font naître et qui ne manqueront pas de freiner la consommation des Français. Aussi, bien qu’inchangées pour le moment, les prévisions optimistes de croissance pour 2021 (+8 %) pourraient très prochainement être également revues à la baisse.
