k4_21044232.jpg

Grèves anti-Tesla : les Danois entrent dans la danse

« Même si vous êtes l’une des entreprises les plus riches du monde, vous ne pouvez pas imposer vos propres règles. Nous avons des accords sur le marché du travail dans la région nordique, et vous devez les respecter si vous voulez diriger une entreprise ici », rappelait, le 5 décembre dernier, Jan Villadsen, le président du syndicat danois 3F dans un communiqué appelant les dockers et les routiers du Danemark à ne plus décharger ni transporter des véhicules Tesla en Suède. Une grève lancée en solidarité avec leurs voisins suédois à l’arrêt depuis le 27 octobre dernier.

Refus de signer une convention collective

Si Tesla ne possède pas d’usine en Suède, elle exploite dans ce pays plusieurs centres de maintenance et de services. Et c’est dans l’un d’eux que le mouvement social a pris naissance face au refus de sa direction de signer une convention collective portant sur les salaires et le temps de travail. Une décision qui a conduit 130 mécaniciens à débrayer fin octobre, rapidement suivis par les salariés des concessions automobiles, les dockers, les électriciens en charge de maintenir les bornes de recharge et enfin des facteurs, chargés de livrer les plaques minéralogiques. Au final, en quelques semaines, remettre à un client suédois sa nouvelle Tesla est quasiment devenu impossible.

Le soutien des Danois

En réaction, la direction suédoise de Tesla a décidé de contourner ce boycott en faisant passer ses véhicules par le Danemark. Une stratégie qui a immédiatement entraîné une réponse du syndicat danois 3F qui, dès le 20 décembre prochain, bloquera le déchargement des Tesla dans le port de Esbjerg, seul port danois accueillant les véhicules du constructeur américain. Un contournement par la Norvège semble également compromis, « un syndicat norvégien avait déjà averti le constructeur dans The Guardian » que « la Norvège ne devrait pas être un pays de transit permettant à Tesla de s’en tirer en brisant des grèves », rapporte le quotidien Les Échos. Négocier semble donc le seul recours qu’il reste à Tesla si elle souhaite durablement prendre pied dans les pays du nord de l’Europe.