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Érosion du littoral français : cartographie des zones menacées

La progression des océans s’accélère. Avec pour conséquence, d’empiéter sur le littoral français. Et le phénomène est loin d’être anodin. Invité de TF1 pour venir commenter les résultats d’une étude demandée au Cerema (Centre d’études et d’expertises sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement), Christophe Béchu a rappelé le 4 avril dernier que l’érosion côtière concernait 20 % du littoral français. Ce sont en tout 500 communes qui doivent dès maintenant s’adapter à cette nouvelle donne, a alerté le ministre de la Transition écologique. Publié le lendemain, le rapport du Cerema est, en effet, inquiétant.

Les experts ont répertorié et cartographié l’ensemble des bâtiments et des infrastructures menacés par l’érosion du littoral à trois horizons de temps : 2028, 2050 et 2100. Dans son scénario 2028, l’étude estime à plus d’un millier le nombre de bâtiments susceptibles d’être touchés dans une bande de 5 mètres du littoral. Ils représentent une valeur totale de 240 M€ (seule est prise en compte la valeur des murs). Dans le détail, jusqu’à 528 logements – dont la moitié est des résidences secondaires –, 340 bâtiments d’annexe et 191 bâtiments d’activité sont menacés. La Corse, les Pyrénées-Atlantiques, le Var, le Calvados, la Seine-Maritime, la Somme, la Martinique et la Guadeloupe sont les départements les plus exposés.

450 000 logements menacés

Dans le scénario 2050, le réchauffement climatique va entraîner une hausse d’un mètre du niveau de la mer, selon l’étude. Cette avancée des océans fait peser une menace sur 5 200 logements dont 2 000 résidences secondaires, 1 400 locaux d’activités, surtout des bureaux et des commerces, 117 campings, dont une quinzaine seront impactés sur plus de 10 % de leur surface et 100 bâtiments publics. Du côté des infrastructures, le recul du trait de côte pourrait entraîner la disparition de 16 kilomètres cumulés de routes structurantes (avec 200 coupures) et 0,5 km de voies ferrées (13 coupures).

Enfin, dans le dernier scénario, celui à l’horizon 2100, les experts du Cerema font l’hypothèse de « l’inaction des entreprises, des collectivités, et de l’État dans l’entretien du patrimoine de protection et de biens qui pourraient être déplacés ». Cette inaction entraînera «  a disparition complète des structures de défense côtière et (…) l’inondation progressive de toutes les zones topographiquement basses du littoral », peut-on lire dans le rapport. Dans ce cas, ce sont 450 000 logements pour une valeur de 86 Md€, 55 000 locaux d’activités pour une valeur de 8 Md€, ainsi que 10 000 bâtiments publics, 1 800 km de routes et 240 km de voies ferrées qui pourraient disparaître.