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De nouveaux biomédicaments substituables en 2024 ?

Commercialisés depuis une vingtaine d’années en France, les biosimilaires sont en moyenne 15 % à 30 % moins chers que les biomédicaments de référence, selon l’Assurance Maladie. D’après IQVIA, la substitution par des biosimilaires aurait ainsi contribué à diminuer de 2,4 milliards d’euros les dépenses de santé en 10 ans. Loin d’atteindre les économies réalisées grâce aux génériques, estimées, quant à elles, à 7 milliards d’euros ces 5 dernières années, leur faible taux de pénétration, près de 4 fois moins important que celui des génériques d’après le GERS, laisse entrevoir un potentiel considérable. À l’heure actuelle, les médecins sont libres de prescrire les 39 biosimilaires commercialisés en France, au contraire des pharmaciens. Ainsi, ces derniers ne peuvent substituer que les spécialités appartenant à deux groupes de biosimilaires : le filgrastim et le pegfilgrastim, qui permettent respectivement de prévenir ou de lutter contre la neutropénie et de stimuler la production de globules blancs.

La Lettre A a récemment publié quelques pistes probables sur ce sujet qui anime les discussions autour de la nouvelle loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS). D’après ses sources, le GEMME (GEnérique Même MEdicament) exerce un fort lobbying en représentant les industriels spécialisés dans la production de biosimilaires. Si la direction de la Sécurité Sociale (DSS) ne semble pas favorable à influencer les prescriptions des médecins, elle envisage néanmoins d’élargir la liste des médicaments substituables par des biosimilaires en pharmacie. Deux blockbusters pourraient être concernés : l’adalimumab (Humira®), un anticorps monoclonal d’AbbVie, et le bevacizumab (Avastin®), un anti-cancéreux de Roche. Un mécanisme de tiers-payant pourrait être mis en place afin d’encourager les patients à accepter le produit proposé par le pharmacien et d’éviter ainsi une avance de frais.

Comme chaque année, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2024 sera déposé en automne sur le bureau de l’Assemblée nationale. Une échéance dont les producteurs de biosimilaires attendent évidemment beaucoup !