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Consommation des ménages : une baisse historique de plus de 7 % en 2020

Dans son numéro de juin d’Insee Première, l’institut national de la statistique s’est penché sur la consommation des ménages en 2020. Il en ressort que cette dernière a baissé, en volume, de 7,1 %, après avoir connu une hausse de 1,8 % en 2019. « Cette chute est sans précédent dans l’histoire des comptes nationaux français, établis depuis 1949 », insiste l’Insee. Un repli qui s’explique par la crise sanitaire, les différentes mesures de couvre-feux et de confinement qui ont été mis en place tout au long de l’année 2020 afin d’en limiter l’étendue.

Des différences en fonction des secteurs

Sans surprise, la baisse de la consommation ne touche pas tous les secteurs de la même manière. Certains ont même connu une hausse comme celles liées aux produits alimentaires et aux boissons qui ont crues de 4,5 % en 2020. Une progression qui, pour l’Insee, s’explique par le fait que « le confinement et le télétravail ont notamment conduit au report de la dépense hors du domicile vers une consommation au domicile et à l’essor du fait-maison ». Beaucoup de pains et des pâtisseries ont ainsi été réalisés par les Français pendant le confinement ce qui a conduit ces produits à connaître une hausse (+2,7 %) plus faible que celle des autres produits alimentaires.

À l’opposé, on note une chute de 21 % des dépenses de transport en 2020 (contre +1,6 % en 2019). « En particulier, les dépenses en services de transports se sont effondrées (-52,6 %) du fait des restrictions de déplacements et de la fermeture des frontières, quel que soit le mode de transport : air (-69,2 %), eau (-55,9 %), rail (-46,9 %) ou route (-39,7 %) », rappellent les auteurs de l’étude.

D’autres dépenses ont également été fortement freinées par l’épidémie de Covid-19 en 2020, comme les dépenses d’habillement (-17 %), de loisirs et culture (-11,4 %) mais aussi, d’hôtels, cafés et de restaurants (-34,1 %).

Un pouvoir d’achat qui résiste

Dans le même temps, le revenu des Français a globalement été peu marqué par la crise sanitaire. Il apparaît même en hausse de 1 % (contre +3,4 % en 2019). Associé à une inflation faible (+0,6 % en 2020), cette légère progression de revenu a permis aux Français de maintenir leur pouvoir d’achat (+0,4 %), et compte tenu de la baisse de leur consommation, d’épargner. L’Insee a ainsi enregistré une hausse exceptionnelle du taux d’épargne des Français : celui-ci a gagné 6,3 points pour s’établir à 21,4 % du revenu disponible brut en 2020. « Un taux d’épargne des ménages à son plus haut niveau depuis 1960 », précisent les auteurs de cette étude.

  • © 2021 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Juin 22, 2021