k4_20508402.jpg

ChatGPT : professionnel de santé qualifié ou imposteur ?

L’agent conversationnel développé par OpenAI ne cesse de se perfectionner, et pose bien des questions quant au futur de certains métiers qu’il pourrait, dans un avenir plus ou moins proche, assister voire remplacer. Basé sur l’IA, cet outil dont une partie est accessible gratuitement en ligne, permet de faciliter le travail de recherche sur internet, la rédaction de synthèses et bien d’autres tâches. Si sa marge de progression semble encore considérable, il n’en reste pas moins relativement performant.

ChatGPT ferait-il un bon médecin ? et un bon pharmacien ?

En début d’année 2023, un examen de médecine a été proposé à ChatGPT dans le cadre d’une étude menée par des chercheurs de l’entreprise AnsibleHealth. Ce test, reposant sur 3 épreuves jalonnant le parcours universitaire américain pour devenir médecin, a permis d’évaluer l’intelligence artificielle sur des domaines variés (par exemple des connaissances scientifiques ou encore un raisonnement clinique), sous 3 formats : des questions ouvertes et des questions à choix multiples avec ou sans justification. Résultat de l’expérience : l’outil n’est pas loin d’obtenir son diplôme de médecine, avec 52 % à 75 % de bonnes réponses, contre 60 % en général pour le réussir. Si la méthode d’évaluation est critiquable, elle permet de dresser un premier constat unanime : le chatbot est en passe de devenir un outil d’aide à la pratique médicale, et notamment au diagnostic, comme le confirment plusieurs premiers cas rapportés par des médecins et par des patients ayant interrogé l’outil en décrivant leurs symptômes.
Du côté des pharmaciens, une étude dont les résultats ont été présentés lors du congrès francophone de pharmacie hospitalière en mai ont permis de conclure sur son utilité en pharmacie hospitalière. L’outil a été soumis à 2 questionnaires permettant d’aborder d’une part les caractéristiques du produit, telles que ses indications ou encore sa posologie, et d’autre part des situations plus complexes telles que l’utilisation hors autorisation de mise sur le marché, ou encore l’identification de produits substitutifs en cas de pénurie. Seule la première série de questions s’est avérée relativement concluante. Ainsi, sur la seconde, le logiciel a obtenu seulement 4 réponses correctes, 2 partiellement justes et 4 erronées. Au bilan, le taux de bonnes réponses n’excédait pas 55 %. L’étude a conclu logiquement à des résultats peu performants.

Ainsi, ChatGPT est encore loin de pouvoir remplacer un pharmacien ou un médecin, mais il pourrait bien devenir un assistant intelligent utile dans leur pratique quotidienne. Aide au diagnostic, choix du traitement, identification d’interactions médicamenteuses, … : les promesses ne manquent pas. Si de premiers bruits de couloirs circulent pour intégrer l’IA en cabinet libéral via la rémunération sur objectifs de santé publique (Rosp), rien de concret n’est encore envisagé. D’ici là, la médecine 100 % humaine a encore de beaux jours devant elle !