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Brexit : les inquiétudes des constructeurs automobiles

En vigueur depuis le 1er janvier 2020, le « départ » du Royaume-Uni de l’Union européenne devrait produire de nouveaux effets à compter de janvier prochain. À partir de cette date, en principe, la période de libre échange propre aux pays de l’Union laissera place à un système d’échanges donnant lieu à l’application de droits de douane de 10 % lors de l’importation, en Europe, d’un véhicule comportant moins de 45 % de pièces fabriquées dans les pays de l’Union. Un ratio, calculé non pas sur le nombre de pièces qui composent le véhicule mais sur leur valeur. Ce système de taxation, par mesure de réciprocité, s’appliquera également sur les importations britanniques en provenance de l’UE.

Un coût de 4,3 Md€ pour les constructeurs

Or, la mise en œuvre de cette règle décidée lors de la négociation du Brexit pourrait fortement pénaliser les constructeurs de voitures électriques installés des deux côtés de la Manche. Dans la mesure où le prix d’une batterie électrique correspond peu ou prou à 40 % du prix global d’un véhicule non thermique et qu’il n’existe encore en Europe et au Royaume-Uni, que très peu de producteurs locaux de batteries, il semble, en effet, difficile pour les fabricants européens et anglais d’éviter ces droits de douanes.

Leur application devrait coûter aux constructeurs pas moins de 4,3 Md€ sur les 3 prochaines années « ce qui pourrait réduire la production de véhicules électriques de quelque 480 000 unités, soit l’équivalent de la production de deux usines automobiles de taille moyenne », estime l’Association des producteurs automobiles européens (l’ACEA).

Une inquiétude qui a conduit cette association mais également Rishi Sunak, le Premier ministre britannique à demander à la Commission européenne un délai de grâce d’au moins 3 ans avant de mettre en application ces nouvelles règles. Délai qui devrait permettre aux premières giga-factories de batteries en cours d’installation en Europe et au Royaume-Uni, de disposer d’unités de production effectives. Une demande, qui pour le moment, a été rejeté par la Commission européenne.