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Assistants médicaux : en route vers les 10 000 postes ?

Pensé par le gouvernement pour redonner du temps médical aux médecins généralistes ou spécialistes dans le cadre du plan « Ma santé 2022 », le dispositif d’assistant médical a été créé en 2019. Avec pour objectif de déléguer des missions de nature administrative, liées à la préparation et au déroulement de la consultation ou encore d’organisation et de coordination, il vise à recentrer les activités du médecin sur les soins. Le praticien définit ainsi, selon ses besoins, les tâches qu’il souhaite confier à son assistant. Le principe est simple : en contrepartie d’une aide financière à l’embauche, le médecin s’engage à maintenir ou augmenter sa patientèle. Ce soutien pérenne – quoique dégressif les 2 premières années – dépend par la suite de l’atteinte d’un objectif préétabli de nombre de patients suivis.

Où en est-on 4 ans après ?

L’Assurance maladie a dressé un second bilan en novembre 2023, qu’elle qualifie d’ « encourageant ». Si l’objectif à 3 ans de 4 000 employés n’a pas été atteint, le gouvernement a néanmoins accéléré son ambition, avec 10 000 assistants escomptés à fin 2025. Ainsi, à date on dénombre dans l’Hexagone 5 355 contrats signés, dont près de 60 % en zone sous-dense. Si ¾ des recrutements se font à l’initiative des médecins généralistes, certaines spécialités semblent se prêter particulièrement à l’exercice. Ainsi, les cardiologues semblent de loin les plus convaincus par ce dispositif (347 assistants médicaux), devant les ophtalmologues (192), les pédiatres (126) et les dermatologues (77). Si les secrétaires médicales sont majoritaires (50 %), divers profils viennent épauler les praticiens dans l’exercice de leur pratique. C’est le cas notamment des aides-soignants, des puéricultrices ou encore des infirmiers. En guise d’évaluation de la mesure, une comparaison entre médecins signataires et non signataires sur une durée de 30 mois a permis de dresser un constat positif. En effet, la file active des médecins signataires a augmenté de 9,4 %, le nombre d’actes par jour de travail de 8,3 % et le nombre de patients pour lesquels ils sont référents de 6,0 %. Parmi les différentes pistes pour démocratiser l’outil, l’Assurance maladie planche notamment sur un contrat mutualisé permettant de « partager » un assistant médical entre plusieurs patientèles. Un levier qui pourrait s’avérer efficace pour augmenter le nombre de postes d’assistants, mais dont la mise en œuvre supposera de trouver une manière robuste d’en objectiver le succès.