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Airbus : un avion à hydrogène est faisable, mais l’écosystème nécessaire manque

Malgré le scepticisme de certains poids lourds du secteur, à l’instar de Safran et de Boeing, Airbus a réaffirmé la faisabilité d’un avion propulsé à l’hydrogène et son intention de mettre en service un modèle en 2035, lors d’un sommet organisé par le groupe et consacré à l’innovation et à la décarbonation. La difficulté réside essentiellement dans le stockage à bord de l’hydrogène : les réservoirs cryogéniques à bord seraient 4 fois plus volumineux qu’actuellement pour le kérosène. Le projet ZEROe a été lancé il y a 2 ans et vise la production d’un avion à « configuration classique », avec deux réservoirs, selon le responsable du programme. Dès 2025, un test de combustion de l’hydrogène sera effectué avec un A380 équipé d’un 5e moteur. Puis entre 2026 et 2028, une pile à combustible sera expérimentée dans un A380. En 2025 toujours, ArianeGroup, spécialiste de l’hydrogène liquide car le groupe l’utilise pour la propulsion de ses fusées, installera dans l’aéroport Toulouse-Blagnac une station d’avitaillement pour les essais prévus.

Mais selon Guillaume Faury, président exécutif d’Airbus, cité par L’Antenne, les défis technologiques ne sont pas nécessairement « la partie la plus difficile de l’équation » car le groupe les a « entre [ses] mains ». Airbus appelle au développement des capacités de production d’hydrogène vert. Un point d’autant plus crucial que d’autres industries et moyens de transport s’intéressent à l’utilisation d’hydrogène décarboné. L’absence d’un écosystème suffisant pourrait même retarder la mise en service de ce futur avion à hydrogène, selon le président exécutif du groupe : « nous avons besoin d’hydrogène vert en grandes quantités, au bon endroit, au bon prix. C’est un gros souci. […] Même si les technologies sont prêtes, nous prenons cette dimension énergétique très au sérieux, et le programme pourrait être retardé faute d’hydrogène en quantité suffisante ».

Il faut noter qu’il s’agit également d’une problématique prise au sérieux au niveau de l’État. L’hydrogène décarboné fait partie de la stratégie gouvernementale de réindustrialisation de la France, et le gouvernement veut faire de la France la championne de cette filière.