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1 milliard de dollars pour une biotech française !

Le 14 mars, la multinationale pharmaceutique AstraZeneca annonçait l’acquisition de la biotech lyonnaise Amolyt Pharma pour près d’un milliard de dollars, soit environ 920 M€. Une opération financière d’un montant rarement égalé dans l’Hexagone, qui s’explique par une opportunité tout aussi unique pour Alexion, la division maladies rares d’AstraZeneca, de compléter son portefeuille de médicaments en développement dans le domaine. Si la valeur totale ne sera versée qu’en cas d’atteinte d’un jalon règlementaire convenu entre les deux parties – qui n’a d’ailleurs pas été divulgué – un montant initial de 800 M$ sera libéré dès que le rachat sera confirmé par les autorités. 250 M$ supplémentaires pourront ensuite être libérés si le candidat-médicament poursuit son développement avec succès.

Qui est Amolyt Pharma ?

Créée en 2015, la start-up française – alors dénommée Alizé Pharma III – se développe autour d’une expertise solide dans le domaine de l’endocrinologie. À la tête de la biotech, le désormais serial entrepreneur Thierry Abribat qui devrait ainsi vendre sa 3e société. La stratégie clinique de l’entreprise consiste à cibler des maladies rares pour lesquelles les alternatives thérapeutiques font défaut, et notamment l’hypoparathyroïdie chronique, qui peut être causée par un trouble auto-immun ou par l’ablation de la tyroïde. Le dirigeant la qualifie comme l’une des pathologies rares les plus étudiées, avant de préciser qu’elle affecterait environ 107 000 personnes en Europe, dont 80 % de femmes. La société a ainsi développé l’eneboparatide (AZP-3601), un peptide thérapeutique actuellement en phase III, qui présente un mécanisme d’action novateur et constitue l’actif le plus mature de la société.

Un contrat inédit qui suscite un fort enthousiasme de part et d’autre

Marc Dunoyer, Directeur Général d’Alexion, déclarait il y a quelques jours : « En tant que leader dans le domaine des maladies rares, Alexion est particulièrement bien placé pour diriger le développement avancé et la commercialisation mondiale de l’eneboparatide, qui a le potentiel d’atténuer l’impact souvent débilitant d’un faible taux d’hormone parathyroïdienne et d’éviter les risques d’une supplémentation en calcium à haute dose. » Quant à Thierry Abribat, il a confié être impatient « de poursuivre le développement » du portefeuille de médicaments, « au sein Alexion, une société à l’expertise reconnue et qui compte à son actif de multiples succès dans la mise à disposition dans le monde entier de traitements innovants pour les patients atteints de maladies rares. »

La transaction devrait être entérinée à la fin du troisième trimestre. De quoi faire rêver plus d’un entrepreneur, dans un marché qui semble tout juste se remettre de plusieurs années difficiles. Puisse cette acquisition marquer le tournant d’un nouvel élan pour la biotech française !