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Une saison touristique estivale en partie sauvée par la clientèle française

À mi-parcours, fin juillet, un premier bilan de la saison estivale peut être dessiné. « L’été bleu blanc rouge est là… mais la reprise est fragile », a indiqué Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État au tourisme dans le JDD. Et les situations sont contrastées selon les destinations et les modes d’hébergement.

Des destinations inédites : les départements ruraux et montagneux

Les Français ont privilégié cette année les zones littorales, mais aussi les grands espaces dans des départements plus « verts ». Outre les destinations balnéaires (Bretagne, PACA…) qui font état de bons niveaux de fréquentation, on constate un regain d’intérêt pour la campagne et la montagne. De nouvelles destinations comme les Vosges, la Lozère, le Jura ou encore l’Aveyron tirent, en effet, leur épingle du jeu cette année. Pour preuve, parmi les 10 destinations les plus prisées cet été sur la plate-forme Airbnb, 7 sont des départements ruraux ou montagneux : réservations en hausse par rapport à l’été 2019 de +110 % pour les Vosges, +90 % pour la Dordogne, +80 % pour le Jura, la Savoie, les Hautes-Pyrénées et l’Ardèche. « Parmi les tendances réjouissantes, il y a une progression du tourisme intérieur, des zones comme la Creuse ou la Lozère », indiquait de son côté dans Ouest France fin juillet Michel Durrieu, président du Comité régional du tourisme (CRT) de Nouvelle-Aquitaine. « Les vacances dans les coins reculés, dans le contexte de Covid-19, ce n’est pas un retour à la nature comme on l’entend, mais à l’espace, un goût de désert loin des contraintes urbaines. C’est de l’isolement choisi après le confinement subi », explique l’anthropologue Jean-Didier Urbain dans les colonnes du Parisien. Dans ce contexte, les activités de pleine nature (randonnées, ballades en VTT, cyclotourisme, activités nautiques, accrobranche…) ont très bien fonctionné. Avec, par exemple, +27 % de passages pour la Loire à vélo en juillet selon le Comité régional du tourisme.

À l’inverse, le tourisme dans les zones urbaines est en souffrance, à Paris et en Île-de-France comme dans les autres grandes métropoles. Triple peine pour celles-ci qui se retrouvent privées de la clientèle étrangère, du tourisme d’affaires et du tourisme urbain. Les hôtels, musées et monuments ont ainsi été désertés par les touristes en Île-de-France. Selon le Comité régional du tourisme Paris Île-de-France, la Capitale a perdu près de 30 % de ses visiteurs étrangers (soit 16 millions), représentant un manque à gagner de 7 milliards d’euros en termes de recettes.

L’hôtellerie à la peine tandis que les Gîtes de France ont la cote

Côté hébergements, les Français ont utilisé massivement les résidences secondaires, mais également les locations d’appartements et de maisons et effectué des réservations de dernière minute pour les campings. En juillet, les Gites de France ont ainsi relevé un taux moyen d’occupation de 71,5 %, contre 66 % en 2019. Et de 77 % en août, versus 75 % un an plus tôt. À l’inverse, l’hôtellerie est à la peine avec une sous-occupation de l’hôtellerie, notamment à Paris. Selon MKG Consulting, le taux d’occupation moyen est à 53 % sur juillet, en baisse de 30 % par rapport à 2019. À Paris, le taux d’occupation était de 33,9 % en juillet contre 58,6 % en Province. Les deux régions qui s’en sortent le mieux sont la Bretagne et la région PACA avec des taux d’occupation respectifs de 64,2 % et 64,3 %.