Dans une récente publication statistique, l’Insee s’est penché sur le profil-type des créateurs d’entreprise ayant concrétisé leur projet au premier semestre 2018. Hors micro-entrepreneurs, pas moins de 119 000 entreprises ont, en effet, été créées au cours de cette période. Mais qui sont ces hommes et ces femmes qui ont décidé de sauter le pas pour se mettre à leur compte ? Et quelles ont été leurs motivations ? La réponse en quelques chiffres.

Créer son entreprise, une démarche assez solitaire

Premier constat soulevé par l’Insee : pour deux créations d’entreprises sur trois (68 %), une seule personne a été à l’origine de la démarche, alors que 22 % des projets ont été initiés par deux personnes et 10 % par trois personnes ou plus. Des chiffres qui mettent en lumière une démarche souvent solitaire et portée, dans une majorité de cas, par l’envie d’être indépendant (motivation citée par 62 % des créateurs d’entreprise), le désir d’affronter de nouveaux défis (44 %) ou encore la perspective d’augmenter ses revenus (24 %). 13 % des porteurs de projets ayant, eux, fait le pari de créer leur entreprise pour sortir du chômage.

Souvent diplômés du supérieur et déjà expérimentés

Toujours selon l’Insee, 56 % des porteurs de projets ayant lancé leur entreprise au premier semestre 2018 étaient diplômés de l’enseignement supérieur, une proportion en hausse par rapport à 2014 (46 %). Seulement 13 % n’avaient aucun diplôme qualifiant. Autre constat : 35 % des créateurs d’entreprise n’en étaient pas à leur premier essai : une majorité d’entre eux (59 %) étaient, en effet, déjà indépendants ou chefs d’entreprise juste avant de créer leur nouvelle activité. Et plus de 40 % d’entre eux continuaient, d’ailleurs, à diriger leur précédente entreprise parallèlement à la nouvelle.

Des ressources financières souvent faibles

Autre enseignement de l’étude : une part importante des jeunes entreprises ayant vu le jour au premier semestre 2018 a dû composer avec des ressources financières relativement faibles. Sur la période observée, 51 % des créateurs d’entreprises ont ainsi démarré avec moins de 8 000 €, dont 13 % sans aucun moyen financier. De plus, en dehors de leurs ressources personnelles, 63 % des porteurs de projets n’ont eu recours à aucune autre source de financement. 39 % des créateurs d’entreprises ont toutefois bénéficié d’au moins un dispositif d’aide.

Précision : dans le détail, 33 % des porteurs de projets ont perçu l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise (Accre) et 9 % ont bénéficié de l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (Arce).

Les femmes toujours sous-représentées

Enfin, force est de constater que les femmes restent toujours minoritaires parmi les créateurs d’entreprise : selon l’Insee, seulement 29 % des créations d’entreprises classiques du premier semestre 2018 ont, en effet, été portées par une entrepreneure. Une proportion relativement stable par rapport à 2014 (28 %). Si les créatrices ont, en effet, lancé une entreprise individuelle sur deux, leur part est toutefois plus faible au niveau des sociétés, avec moins d’une société sur quatre créée par une femme. À ce niveau, des progrès restent donc à faire.

Pour en savoir plus et consulter l’étude Insee Première, rendez-vous sur : www.insee.fr