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Vers un record de livraisons de colis à Noël

Entre les confinements, les restrictions portant sur les boutiques vendant des biens non essentiels et les craintes exprimées par une partie de la population de faire leurs achats en magasin, le e-commerce a été l’un des secteurs gagnants de la crise sanitaire. Une hyper-croissance des achats en ligne qui a aussi profité aux acteurs de la livraison. La Poste a, par exemple, prévu de livrer 450 millions de colis Colissimo cette année, contre 363 millions en 2019, soit une hausse de 24 %, à mettre en perspective avec l’augmentation de 60 % des volumes sur la période 2015-2019. Mais des défis importants se posent en termes de dimensionnement et de souplesse des dispositifs logistiques. Et à l’approche du pic de Noël, ceux-ci devraient être particulièrement mis sous tension, devant traiter quotidiennement des niveaux records de colis. La Poste anticipe ainsi des pics à 4 millions de colis par jour en décembre, contre 3,1 millions en 2019. L’Allemand DHL prévoit, lui, une augmentation de 20 % des volumes par rapport à Noël 2019 et 300 000 colis traités par jour pour les journées les plus chargées.

Plusieurs leviers sont actionnés par les acteurs de livraison de colis, au premier rang desquels le recrutement. La Poste a, par exemple, recruté temporairement 9 000 personnes en France, tandis qu’UPS a recruté 39 000 personnes dans le monde au 2e trimestre (pour les activités de tri et de transport) et prévoit 100 000 employés saisonniers pour la période des vacances. Selon les informations recueillies par BFMTV, DHL prévoit d’embaucher 500 saisonniers en France. Les entreprises renforcent aussi leurs flottes et/ou la fréquence de leurs vols : 130 à 170 mouvements aériens supplémentaires par mois au niveau mondial pour Fedex, 4 vols supplémentaires et 250 liaisons routières supplémentaires vers la France pour DHL, 400 camions supplémentaires pour Colissimo… De son côté, Mondial Relay a prévu de densifier son réseau de Points Relais, malgré les fermetures de magasins, et d’augmenter l’indemnisation des commerçants.

En parallèle, la plupart des acteurs ont investi dans leurs points de tri et de distribution, augmentant leur nombre, leur taille et leur capacité de traitement. Ces investissements et l’adaptation des dispositifs logistiques ne visent pas seulement à répondre au pic actuel, mais également à se préparer aux prochaines années qui devraient voir le marché du colis continuer à croître à un rythme effréné. Xavier Mallet, directeur général de Colissimo, a ainsi affirmé dans Les Échos que le groupe « [anticipait] actuellement un doublement du marché du colis BtoC d’ici 2030 ».