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Une relance bleu-blanc-rouge pour le secteur automobile

Annoncé fin mai par le gouvernement, le plan de soutien à la filière automobile comporte deux séries de mesures : des primes à l’achat pour doper le marché à court terme et des aides à l’investissement et à la modernisation pour améliorer la compétitivité des sites de production nationaux.

Une volonté de relocalisation affirmée dès 2019…

Dès fin 2019, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, avait fait part de sa volonté de rapatrier une partie de la production automobile en France : « Nous produisons et nous assemblons au Maroc, en Slovaquie, en Turquie pour réimporter en France à des fins commerciales. Je ne me satisfais pas d’un modèle où les deux véhicules les plus vendus en France – la Clio et la 208 – ne sont plus produits en France », avait-il lancé. L’enjeu est de taille, le nombre d’emplois dans l’industrie automobile ayant baissé de 36 % entre 2000 et 2018, d’après le Conseil d’analyse économique (CAE), ce qui fait de l’Hexagone le cinquième pays producteur de voitures de l’Union européenne alors qu’il était deuxième jusqu’en 2011.

… largement accélérée par la crise du Covid-19

Face au déclin du marché automobile pendant la période de confinement et au risque de dépôts de bilan des acteurs du secteur, le gouvernement n’a pas lésiné sur le déploiement massif d’aides financières. Plus de 2 milliards d’euros, dont 350 millions dès 2020, ont ainsi été débloqués pour soutenir la modernisation des usines et l’innovation. À cette somme s’ajoutent les 690 millions d’euros destinés au projet d’usine de batteries porté par PSA et Total (qui avaient déjà été annoncés). La contrepartie a été clairement annoncée par le président de la République, Emmanuel Macron, fin mai : « En échange, les constructeurs automobiles se sont engagés à relocaliser en France la production à valeur ajoutée, et à consolider et maintenir la totalité de leur production industrielle sur nos sites français ».

Une compétitivité rendue possible par l’électrique

Alors que les industriels expliquaient ne pas pouvoir maintenir leurs marges sur les modèles les plus vendus eu égard au coût élevé de la main-d’œuvre française, les changements de motorisations pourraient bien changer la donne. Avec un temps d’assemblage réduit de près d’un tiers, l’impact du coût du travail est diminué. La baisse des impôts sur la production, annoncée par ailleurs, devrait permettre de restaurer leur compétitivité. L’objectif étant de produire plus d’un million de véhicules électriques en France par an d’ici 2025.