k4_15478418.jpg

Un nouvel élan pour le secteur des maisons individuelles ?

Après un rebond inespéré en 2019 (+5 %), le secteur des maisons individuelles pourrait-il passer la crise sans trop d’encombre ? Certes, le choc des dernières semaines a été particulièrement violent. La pandémie du coronavirus et les mesures d’endiguement ont stoppé net l’activité des constructeurs. Pour la présentation de ses résultats trimestriels, AST Groupe affichait, à fin mars, des ventes en baisse de 14 %, par rapport au 1er trimestre 2019. Les conséquences économiques seront probablement lourdes et les défaillances nombreuses, dans un secteur déjà fragilisé par le rabotage de plusieurs mesures de soutien comme la suppression des APL Accession et la réduction de 40 % à 20 % du prêt à taux zéro (PTZ) en zones B2 et C. Avec des ventes en repli de 11,3 %, le marché était descendu sous la barre des 120 000 unités en 2018, soit l’un des plus mauvais scores de ces 15 dernières années.

Le jardin, priorité des Français

Mais cette période inédite a aussi amené les Français à revoir leurs priorités. Le désir de maison et d’espace des citadins s’est plus que jamais renforcé durant l’épisode du confinement. Une enquête menée par l’IFOP pour BNP Paribas Real Estate en avril 2020, révélait que 56 % des Français avaient changé leurs critères d’appréciation de leur habitation idéale. En tête de leurs préoccupations désormais, le fait de pouvoir disposer d’un jardin, devenu la priorité pour 48 % des répondants. Certains y voient déjà un nouvel élan pour les constructeurs de maisons individuelles. D’autant que la période pourrait voir se généraliser le télétravail, offrant de nouvelles perspectives pour les villes moyennes.

Soutien indispensable

La dynamique est, d’ailleurs, déjà perceptible dans les chiffres. « Depuis fin mars, nous observons un regain de contacts avec la moitié du flux habituel, avec des demandes de propriétaires d’appartements disposant de petits budgets » soulignait, dans les colonnes du Moniteur, Sylvain Massonneau, vice-président de LCA-FFB, le syndicat des constructeurs et aménageurs de la Fédération Française du Bâtiment. Reste que la capacité de rebond du secteur est, plus que jamais, conditionnée au maintien du PTZ en zones rurales, alors qu’il doit faire face au tour de vis donné début 2020 par les banques dans l’octroi de crédits et à l’objectif de « zéro artificialisation nette ». Pour toutes ces raisons, le syndicat entrevoyait, en février, une stabilisation de l’activité autour des 125 000 ventes pour 2020. Si l’évolution des prochains mois est la grande inconnue, un maintien du niveau des commandes n’est pas impossible.