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Travaux publics : la demande est freinée par la flambée des prix des matériaux

Le spectre d’une crise refait surface dans les travaux publics. Les entreprises souffrent de la flambée des coûts de production, qui a été accélérée par la guerre en Ukraine. En mars, les prix des travaux ont progressé de 2,8 %, par rapport au mois précédent et de 9,9 % sur un an, d’après l’index composite TP01 publié par l’Insee. Ce contexte inflationniste freine fortement la demande. En valeur, les hausses des prix permettent d’amortir la chute. En avril, l’activité a affiché une légère hausse de 0,7 %, selon la dernière note de conjoncture de la FNTP, la Fédération nationale des travaux publics. Mais en volume, le scénario est tout autre. Les travaux réalisés ont dégringolé de 18,3 %, comparé à avril 2021. Le secteur a, ainsi, enregistré son 3e mois consécutif dans le rouge. En cumul depuis janvier, les entreprises de travaux publics connaissent, à fin avril, un volume d’activité inférieur de 7,7 % à la même période l’année précédente.

Les prises de commande sont également en net repli. En avril, les marchés conclus sont retombés à leur plus bas niveau enregistré depuis le confinement de 2020. Sur un mois, ils ont chuté de 11,7 % et de 18 % sur un an. Depuis le début d’année, les prises de commande sont en repli de 7,4 % en cumul. Ces résultats sont d’autant plus inquiétants, que traditionnellement, cette période de cycle électoral est favorable aux lancements de nouveaux investissements publics. Mais le redémarrage se fait attendre, s’inquiète la FNTP. Le nombre des appels d’offres, en particulier, est encore bien inférieur à son niveau d’avant-crise sanitaire. Entre le ralentissement économique, l’attentisme sur les investissements locaux et les incertitudes géopolitiques, les entreprises manquent cruellement de visibilité sur leur activité pour le second semestre, s’alarme l’organisation professionnelle.