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Réglementation environnementale 2020 : ce qui change pour les constructions neuves

Avec un peu plus de deux ans de retard, la RE 2020 a fait son entrée dans la construction neuve le 1er janvier 2022. Cette nouvelle réglementation environnementale s’applique à toutes les demandes de permis de construire de maisons et de bâtiments résidentiels déposées depuis cette année. Seront concernés, à partir du 1er juillet 2022, tous les bâtiments de bureau et d’enseignement. L’objectif du Gouvernement est de réduire les émissions de CO2 du bâtiment de 49 % d’ici à 2030, soit 43 millions de tonnes en moins chaque année. Pour y parvenir, la RE 2020 marque un vrai tournant par rapport à la RT 2012 qui l’a précédée, avec des exigences bien plus ambitieuses et qui seront graduelles.

Meilleure isolation des logements

Ainsi, elle va encore plus loin en matière d’isolation des bâtiments. Le Bbio, le nouvel indicateur qui mesure le besoin de chaleur et donc l’isolation du bâtiment est 30 % plus exigeant que l’ancienne norme. La promesse est une baisse d’un tiers de la facture d’énergie.

Est intégré également le concept de « confort d’été », en tenant compte du besoin de rafraîchissement des logements là où les réglementations précédentes ne s’inquiétaient que du « confort d’hiver ». Concrètement, les nouvelles conceptions des bâtiments devront permettre de limiter les températures intérieures en cas de fortes chaleurs.

Disparition progressive du chauffage au gaz

La RE 2020 sonne également la fin des chaudières au gaz naturel dans les maisons neuves. Pas directement, certes. Mais en fixant un seuil d’émission de gaz à effet de serre de 4 kg de CO2 par mètre carré par an, elle exclut de facto ce mode de chauffage dans les logements individuels. Les solutions techniques existent et sont d’ailleurs déjà déployées dans le cadre de la RT 2012, comme les pompes à chaleur ou les chaudières à très haute performance énergétique couplées à un chauffe-eau thermodynamique. Mais la vraie révolution s’annonce en 2025, lorsque cette exigence s’étendra aux bâtiments collectifs, pour l’instant épargnés faute d’équipements aujourd’hui adéquats. Le seuil d’émission de gaz à effet de serre sera ramené, pour eux, à 6,5 kg de CO2/m2/an.

Recours aux matériaux biosourcés

Autre grande nouveauté, la RE 2020 calcule l’impact carbone du bâtiment sur l’ensemble de sa durée de vie, dès sa phase de conception. Autrement dit, là où les réglementations antérieures se concentraient sur la phase d’exploitation (chauffage, ventilation…), cette nouvelle norme va tenir compte aussi des matériaux et techniques de construction utilisés. Pour commencer, le seuil du poids carbone est fixé à 640 kg de CO2/m2 pour les maisons individuelles et à 750 kg de CO2/m2 pour les logements collectifs. Mais dès 2025, ce seuil tombera à 530 pour les maisons, puis à 475 en 2028 et enfin à 415 à partir de 2031. Pour le collectif, l’objectif est d’atteindre un plafond de 490 kg CO2/m2 en 2031, ce qui va nécessairement passer par un recours plus important au bois et aux matériaux biosourcés.