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Ramsay-Générale de Santé prévoit d’ouvrir des centres de santé primaire en 2020

Ramsay-Générale de Santé, spécialiste des cliniques, se diversifie et vient concurrencer les médecins libéraux. Le groupe, numéro 1 en France des cliniques privées, a annoncé début septembre son intention de tester un modèle de centres de santé primaire. Une stratégie qui s’inscrit dans le plan gouvernemental « Ma santé 2022 » dont l’un des objectifs est d’encourager le regroupement des praticiens et ainsi d’atteindre 1 800 maisons de santé pluridisciplinaires à l’horizon 2022 (contre 1 246 en 2019 et 361 en projet) et 1 000 communautés professionnelles territoriales de santé (contre 280 projets en 2019).

Le groupe a ainsi déposé auprès du ministère de la Santé un dossier afin de pouvoir créer, d’ici 2020, 4 centres de soins primaires (deux en Île-de-France et deux en zones périurbaines). Ceux-ci regrouperaient sur un plateau de 250 m² 3 à 4 médecins généralistes et 6 à 8 auxiliaires paramédicaux salariés (effectifs en équivalent temps plein) servant des bassins de 7 à 10 000 patients.

Pour cela, Ramsay-Générale de Santé compte s’appuyer sur l’expérience acquise par le groupe suédois Capio, racheté l’année dernière. Celui-ci gère un réseau d’une centaine de « Primary Care Units » en Suède (900 000 patients) et a mis en place une offre associant digital et présence physique. Le service de téléconsultation est fortement intégré dans le fonctionnement du réseau, dont la baseline est d’ailleurs : « digital when possible and physical when needed » (numérique si possible et physique si nécessaire).

L’expérience de Capio en Suède a notamment inspiré le modèle économique choisi pour les centres français. Plutôt que la rémunération à l’acte qui est le mode de financement « classique » pour les maisons de santé, c’est la capitation qui va être testée par le groupe, c’est-à-dire une rémunération forfaitaire par l’Assurance maladie par patient, selon plusieurs critères (âge, état de santé). Un choix rendu possible par l’article 51 de la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018 qui autorise des expérimentations dérogatoires pendant 5 ans. L’enjeu devrait également être de mettre en place un modèle « phygital » similaire à celui des centres suédois et de favoriser son adoption par les patients français.

En revanche, la stratégie de développement en France est pour l’instant légèrement différente : les centres seront créés et non rachetés comme Capio a pu le faire en Suède. Mais, à terme, des acquisitions pourraient peut-être faire partie de la stratégie du groupe pour accélérer la croissance de cette nouvelle activité.