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Pénurie de bitume : le cri d’alarme de la profession

Le spectre d’une nouvelle crise d’approvisionnement en bitume se profile. C’est en substance le message d’alerte qu’a lancé Route de France, l’association qui regroupe industriels et entrepreneurs du secteur des infrastructures de mobilité et de l’aménagement urbain, dans un communiqué publié le 24 juin dernier. Alors que le secteur des travaux publics connaît traditionnellement son pic d’activité entre mai et septembre, plusieurs chantiers sont à l’arrêt… faute de bitume, élément indispensable à la fabrication des enrobés routiers. « Cette pénurie de bitume impacte, et impactera jusqu’à l’automne la réalisation des chantiers routiers, de voiries et d’aménagements urbains », prévient l’organisation professionnelle.

Une situation qui n’est malheureusement pas inédite. Car, déjà, l’an passé, des difficultés d’approvisionnement avaient perturbé, tout l’été, l’avancée des travaux routiers. En cause, le nombre de raffineries qui ne cesse de diminuer. Elles ne sont plus que 6 en France contre 12 en 2007. Une capacité de production qui se révèle vite insuffisante lorsque des opérations de maintenance ou des problèmes techniques contraignent parfois à l’arrêt certaines d’entre elles. Et ce n’est guère mieux de l’autre côté de nos frontières. La Belgique n’en possède plus qu’une seule contre 3 en 2016. En Allemagne, une grande raffinerie a cessé il y a peu la production de bitume.

Ces tensions se sont exacerbées ces dernières années alors que les travaux publics connaissent depuis 2018 un regain d’activité qui a fortement augmenté les besoins en bitume. Et la pénurie de chauffeurs poids lourds qui touche actuellement le secteur des transports ne fait qu’aggraver la situation. Car le bitume se transportant à chaud, son acheminement doit nécessairement se faire par la route.

Face à cette situation de force majeure, Route de France en appelle aux pouvoirs publics pour obtenir une adaptation des délais de réalisation des chantiers auprès des donneurs d’ordre public et une exonération de pénalités financières.