k4_18100830.jpg

Naissance d’un nouveau géant des services à l’énergie

C’est finalement Bouygues qui a été retenu pour la reprise d’Equans, la filiale de services d’Engie. L’annonce a été faite le 6 novembre dernier, à l’issue d’un conseil d’administration tenu par l’énergéticien tricolore, quelques jours seulement après la remise des offres fermes. Les candidats se livraient bataille depuis de nombreuses semaines. Avec l’abandon de Spie, la course s’était resserrée autour des deux groupes de construction Bouygues et Eiffage, et du fonds d’investissement Bain Capital, allié à Fimalac.

Bouygues a obtenu l’adhésion de l’ensemble des administrateurs. Le groupe a déboursé 7,1 Md€ pour l’emporter sur ses concurrents, un montant qui signe la plus grosse acquisition de son histoire. Le géant du BTP, déjà présent dans les services à l’énergie via Bouygues Énergies & Services, se dote d’une nouvelle activité employant 74 000 salariés et comptant quelque 100 000 contrats de maintenance.

Un marché porteur

L’intégration à 100 % d’Equans permettra à sa division d’atteindre un chiffre d’affaires de 16 Md€, ce qui la place au deuxième rang mondial des services multi-techniques (génie électrique, chauffage, ventilation et climatisation, réfrigération, génie mécanique et robotique, digital et réseaux de télécommunications, facility management, …), derrière Vinci Énergies. Par cette opération, Bouygues se renforce ainsi sur un marché porteur, « avec un taux de croissance attendu entre 3 % et 4 % sur les 5 prochaines années » et qui s’inscrit « à la convergence des transitions énergétique, numérique et industrielle », explique-t-il dans un communiqué. Les activités de maintenance génèrent également davantage de marge que la construction, son métier historique. Elles sont aussi moins cycliques, car s’inscrivent dans le cadre de contrats pluriannuels. Une récurrence qui les rend plus résilientes aux aléas conjoncturels.

La transaction reste soumise à l’approbation des autorités de la concurrence, qui pourraient demander des cessions dans certains pays. Elle devrait être finalisée, au mieux, mi-2022. La nouvelle structure aura à sa tête Jérôme Stubler, actuel directeur général d’Equans.