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Les franciliens encore en attente d’un déploiement complet des nouveaux Velib’

Petit rappel historique : le service Vélib’ a été lancé à Paris en 2007 par JC Decaux qui en a alors obtenu la concession pour 10 ans. En avril 2017, suite à une procédure d’appel d’offres, le syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole a finalement choisi Smovengo pour exploiter le service pendant 15 ans à partir de janvier 2018. Le critère de prix, près de 5 % inférieur à l’offre de JC Decaux, a notamment été décisif.

Smovengo est, en fait, un groupement de plusieurs entreprises : Mobivia (services automobiles et nouvelles mobilités, notamment vélos à assistance électrique), Indigo (stationnement et mobilité individuelle), Moventia (transport public en Espagne et gestion de grands projets de vélos en libre-service dans le monde) et Smoove (spécialiste du vélo en libre-service). Ce dernier exploite plusieurs services de vélos en libre-service en France, en Europe et dans le reste du monde : Montpellier, Helsinki, Vancouver, etc. Cependant, dans ces villes, Smoove gère des réseaux beaucoup plus petits que Vélib’, ce qui explique peut-être en partie les difficultés rencontrées aujourd’hui à Paris.

Car, même si la situation s’est progressivement améliorée au fil des mois, le service Vélib’ n’est toujours pas totalement opérationnel. Smoovengo devait, en effet, installer 1 400 stations, avec 70 % de vélos classiques et 30 % de vélos à assistance électrique, entre janvier et mars 2018. Or, à fin mai, seules 700 stations fonctionnent effectivement, parmi celles-ci une grosse moitié seulement est électrifiée. Retard du retrait des vélos de JC Decaux, difficultés de branchement au réseau électrique Enedis, etc. : plusieurs explications ont été invoquées du côté de Smovengo. Toujours est-il que l’utilisation de Vélib’ s’est effondrée par rapport aux années précédentes. Selon Le Figaro, 12 000 courses étaient réalisées en moyenne par jour mi-mai, contre environ 100 000 en 2017.

Du côté du syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole, on réclame donc 4 M€ de pénalités à l’encontre de Smovengo, mais ce chiffre pourrait en fait grimper à 15 M€. Autre point noir pour le consortium : 85 % du personnel repris de JC Decaux est aujourd’hui en grève, demandant le maintien des conditions de travail dont il bénéficiait avant. Une grève qui persiste malgré les astreintes décidées par la justice qui l’a jugée illicite, car sans préavis.