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Les Français quittent l’Île-de-France pour les régions

Les différents confinements décrétés pour lutter contre le Covid-19 et le déploiement du télétravail qui s’en est suivi ont donné lieu à d’importants mouvements de population au départ des zones les plus denses. Un phénomène migratoire qui, selon l’Insee, même s’il s’est ralenti en 2022, perdure depuis la fin de la crise sanitaire.

L’institut note ainsi que les tendances migratoires au profit de la Corse et de l’Occitanie se sont renforcées depuis 2020. Le ratio qui mesure le nombre de personnes s’installant dans la région sur le nombre de personnes qui la quitte est passé de 1,45 en 2019 à 1,69 en 2022 en Corse et de 1,50 à 1,61 en Occitanie. Et ces deux régions ne sont pas les seules à attirer davantage de population qu’elles n’en perdent. Le ratio entrées/sorties de la Nouvelle-Aquitaine, la plus grande région de France, est ainsi passé de 1,56 en 2019 à 1,68 en 2022, celui de Provence-Alpes-Côte d’Azur de 1,21 à 1,30 et celui de la Bretagne de 1,85 à 1,90. Cette dernière étant, depuis plusieurs années, la région de destination préférée des Français.

A contrario « en Île-de-France, les arrivées sont moins nombreuses que les départs : en 2022, 35 arrivées de ménages en provenance d’autres régions pour 100 départs ont été enregistrées. Ce ratio se redresse légèrement par rapport à 2021 (31 arrivées pour 100 départs), mais reste nettement inférieur à celui d’avant-crise (43 arrivées pour 100 départs) », précisent les auteurs de l’étude. La région Île-de-France affiche, au final, le ratio entrées/sorties le plus faible en 2022 devant les Hauts-de-France (0,77) et le Grand Est (0,85).

À noter : les dernières données de référencement de la population n’étant pas encore disponibles, pour réaliser son étude, l’Insee s’est appuyé sur les contrats de réexpédition définitive de La Poste, le répertoire statistique des véhicules routiers, les effectifs d’élèves scolarisés dans le premier degré et les sources d’informations relatives à l’emploi.

Les grandes villes n’attirent plus

Entre 2013 et 2018, les agglomérations de plus de 700 000 habitants, hors Paris, et à l’exception de Lille et Grenoble, ont accueilli plus de personnes qu’elles n’en ont vu partir. Une situation qui s’est inversée depuis la crise sanitaire. L’Insee note ainsi que le ratio entrées/sorties de ces grandes zones d’habitation, passé sous la barre du « 1 » dès 2018, a continué de baisser pour atteindre 0,85 en 2022. On est encore loin du 0,36 enregistré à Paris (0,44 en 2019), mais cette tendance marque un décrochage des métropoles et, dans une moindre mesure, des villes qui composent leur couronne (1,06 en 2019 contre 0,97 en 2022).

En revanche, « les variations sont moins marquées pour les aires de 200 000 à 700 000 habitants. Et elles sont faibles ou inexistantes dans les aires de moins de 200 000 habitants », ajoute l’Insee.

  • © 2023 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Mar 21, 2023