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Les Français encore peu sensibles à l’empreinte carbone des médicaments

Interrogés en mai dernier par l’Ifop, les Français indiquent avoir du mal à identifier la provenance des médicaments commercialisés dans notre pays. Ils sont 80 % à la connaître mal, voire très mal, une proportion encore plus importante parmi les personnes les plus âgées (85 % chez les plus de 65 ans). Dans le cadre des commandes publiques à l’hôpital, l’impact environnemental des médicaments n’est une préoccupation que pour 20 % d’entre eux (30 % pour les moins de 35 ans), loin derrière la nationalité des laboratoires pharmaceutiques référencés par les établissements hospitaliers. 55 % des Français interrogés souhaiteraient que ces derniers privilégient les industriels français et européens, une notion qui n’a pas de lien proprement dit avec la localisation de leurs sites et leurs méthodes de production. Quant aux critères de choix des médicaments par les médecins et les pharmaciens, ils sont 62 % à mettre en avant leur avantage économique pour l’Assurance maladie, contre 38 % qui souhaiteraient que les professionnels de santé s’orientent vers les spécialités présentant la plus faible empreinte carbone. Cette sensibilité écologique est plus importante chez les moins de 35 ans (49 %) et les diplômés du supérieur (44 %).

Promouvoir des médicaments éco-responsables

Commanditaire de ce sondage, Chiesi a choisi de présenter ses résultats à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement, dans le cadre d’une table ronde sur l’impact environnemental des industries de santé. Premier laboratoire à s’être déclaré « entreprise à mission », cet industriel d’origine italienne prend des engagements concrets afin d’atteindre la neutralité carbone dès 2035. Il travaille notamment sur la mise en place d’accords d’écoresponsabilité avec ses 70 fournisseurs. Dans le domaine respiratoire, l’une de ses aires thérapeutiques phares, le groupe développe actuellement un inhalateur de nouvelle génération, fonctionnant avec un gaz propulseur destiné à limiter son empreinte carbone. Les dirigeants français souhaitent aller plus loin et influer sur les comportements de prescription, en incitant les médecins à privilégier les médicaments écoresponsables.

Ce type de démarche intéresse un nombre croissant de laboratoires pharmaceutiques. Fin 2020, le LEEM a présenté sa nouvelle politique du médicament « post-Covid » et a communiqué sur une liste d’actions, dont certaines concernent directement le développement durable. Le syndicat de l’industrie pharmaceutique a ainsi réaffirmé son ambition de mieux maîtriser l’impact environnemental tout au long de la chaîne de valeur, jusqu’au recyclage des médicaments. Issus des recommandations du cabinet de conseil Kearney, plusieurs axes de développement ont été évoqués, comme la diffusion du vrac dans les hôpitaux, le recours aux e-notices ou encore l’extension des dates de péremption pour certains produits. Des actions qui revêtent des enjeux majeurs, au regard de l’impact environnemental des industries de santé. Selon le rapport The Shift Project publié en novembre 2021, leurs émissions de gaz à effet de serre représentent, en France, plus de 46 millions de tonnes de CO2, soit près de 8 % du total national.