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Les distributeurs de produits à base de CBD veulent faire entendre leur voix

Annoncée fin mai par Newsweed, site d’information spécialisé sur le marché du cannabis et de ses dérivés, cette fédération devrait rassembler la moitié environ du secteur actuel de la distribution, et notamment les principales enseignes telles High Society, CBD’eau ou Foxseeds qui comptent plusieurs dizaines de points de vente au niveau national. Les raisons de cette mobilisation ? Le projet de loi qui devrait être prochainement présenté au Parlement, dont l’objectif est de mettre le droit français en conformité avec les règles de l’Union européenne en matière de commercialisation et d’importation de produits à base de cannabidiol (CBD). Rendu en novembre dernier, l’arrêt de la Cour de Justice de l’UE (dit arrêt « Kanavape ») précise, en effet, que le CBD « n’apparaît pas avoir d’effet psychotrope ni d’effet nocif sur la santé humaine ». La France n’a donc pas à en interdire la vente dans la mesure où cette substance est légalement fabriquée et commercialisée dans d’autres États membres de l’UE. La nouvelle règlementation française devrait donc réjouir l’ensemble de la filière, des producteurs de chanvre aux détaillants en passant par les extracteurs et les grossistes. Toutefois, selon une dépêche publiée fin mai par l’AFP, la France devrait continuer d’interdire la commercialisation au grand public de la fleur entière et des feuilles de chanvre, tout en autorisant sa culture ainsi que la vente des produits finis (huiles, cosmétiques, compléments et produits alimentaires…). Or, les détaillants réalisent actuellement 60 % de leur chiffre d’affaires grâce à la vente des fleurs et des feuilles. Newsweed se fait l’écho de leurs inquiétudes et des risques que ferait peser la nouvelle règlementation française sur l’équilibre économique de ces distributeurs.

Si cette disposition est confirmée, elle devrait entraîner une reconfiguration rapide de la distribution et un repositionnement exclusif sur les produits finis autorisés. Une rupture qui favoriserait l’arrivée de nouveaux acteurs : des DNVB (Digitally Native Vertical Brands – qui sont des marques exclusivement web) spécialisées dans les cosmétiques et les compléments alimentaires, la grande distribution (citons, par exemple, Monoprix qui commercialise des produits à base de CBD dans ses nouveaux espaces santé) et pourquoi pas les pharmacies d’officine. Ces derniers pourraient ainsi apporter une caution pharmaceutique à des produits qui souffrent depuis longtemps d’un flou juridique et d’un amalgame avec le cannabis, substance stupéfiante qui reste, à ce jour, interdite en France.