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Les constructeurs de maisons individuelles vent debout contre les propos de la ministre

Avec l’épisode des confinements et la généralisation du télétravail, nombre de Français rêvent de quitter leur appartement pour une maison avec jardin. Et à en croire l’évolution des prix des logements individuels, beaucoup font aujourd’hui de leur rêve une réalité. Et pourtant, cette ruée vers les maisons individuelles n’est pas du goût de tout le monde. En tout cas, pas de celui de la ministre déléguée au Logement. À l’occasion de la présentation des résultats de la consultation qu’elle a lancée fin août sur l’habitat de demain, Emmanuelle Wargon a fait une sortie fracassante ce 14 octobre en affirmant que « le modèle de pavillon avec jardin n’est pas soutenable et nous mène à une impasse ». Cette forme d’habitat n’est pas, selon elle, compatible avec l’objectif du gouvernement de zéro artificialisation des sols et de lutte contre l’étalement urbain. L’éloignement des citadins en périphérie des villes implique également un recours plus important à la voiture alors que « nous sommes face à une urgence climatique qui ne se négocie pas », a-t-elle ajouté.

Des propos qui sont loin d’être passés inaperçus et ont même déclenché la colère des professionnels du bâtiment. Tour à tour, la Fédération française des constructeurs de maisons individuelles (FFC), la Fédération Française du Bâtiment (FFB) et la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI) se sont indignées de cette condamnation des pavillons avec jardin.

Tentative d’apaisement

Le Pôle Habitat FFB a dénoncé « la stigmatisation persistante de l’habitat individuel au motif des errements de politiques d’urbanisme qui appartiennent au passé », rappelant que « cette forme urbaine a connu de nombreuses évolutions depuis plusieurs décennies ». De son côté, Damien Hereng, le président de la FFC, s’est indigné que « nous avons maintenant un gouvernement qui veut nous dire là où il faut vivre et sous quelle forme ! ». Quant à Alexis Rouque, le délégué général de la FPI, il a rappelé que « chacun de nos projets est soumis à une autorisation administrative. Ce n’est pas la loi de la jungle. Nous sommes des acteurs économiques qui faisons des choix dans un environnement contraint ».

Face aux critiques qu’elle a suscitées, la ministre a, depuis, tempéré ses propos estimant qu’ils avaient été caricaturés. Dans un communiqué diffusé le lendemain de ses déclarations polémiques, elle a tenu à rappeler que « les maisons individuelles ont toute leur place dans les nouveaux modèles durables ». Un soutien qu’elle a réaffirmé lors de la séance des questions au gouvernement, à l’Assemblée nationale, ce 19 octobre 2021. En réponse au député LR Thibault Bazin, elle a précisé qu’elle ne s’attaquait pas à la maison individuelle en tant que telle, mais à l’urbanisme des années 60 et 70. Mais ce rétropédalage est loin d’avoir convaincu les professionnels…