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Le site Santédiscount passe sous pavillon néerlandais

La reprise de Santédiscount par l’un de ses concurrents étrangers est particulièrement emblématique de l’évolution des e-pharmacies et e-parapharmacies européennes. Créée par deux pharmaciens toulousains, Raoul Chiche et Jean-Gabriel Carrier, la société Omniphar a lancé en 2008 le site santediscount.com. Ce pure player de la e-parapharmacie, qui a fait entrer dans son capital le fonds Ardian Growth en 2017, a connu une croissance rapide, portée par son développement dans plusieurs pays européens (Royaume-Uni, Italie, Belgique, Portugal et Espagne) et le rachat en 2016 du site Comptoir Santé auprès du groupe Casino (7,4 M€ de chiffre d’affaires en 2015). La crise sanitaire a joué un rôle d’accélérateur : l’activité a progressé de 35 % en 2020 et devrait frôler les 100 M€ d’ici la fin de l’année. Cette success story a donc séduit la plate-forme néerlandaise Atida, autre pure player de la vente en ligne de produits de santé, créée au début des années 2000 aux Pays-Bas. En plus de la parapharmacie, des compléments alimentaires et autres produits de bien-être, les sites nationaux développés par Atida commercialisent des produits pharmaceutiques, selon les règlementations nationales en vigueur.

Déjà présent dans 9 pays européens

Soutenue financièrement par le fonds d’investissement britannique Marcol, Atida se présente comme une plate-forme intégrant des sites nationaux de e-parapharmacies et de e-pharmacies. Après l’allemand Aponeo en 2016, c’est au tour de l’espagnol mifarma de rejoindre le groupe néerlandais en 2019. Rebaptisé Atida Plus, le site mifarma a, lui aussi, connu un développement rapide de son activité, avec une progression de 60 % de son chiffre d’affaires en 2020, à 73 M€. Dernière acquisition en date, annoncée quasiment en même temps que celle de Santédiscount : celle du site italien efarma, créé par un pharmacien en 2011 à Naples. Ce dernier a réalisé l’année dernière plus de 20 M€ de chiffre d’affaires (+125 % par rapport à 2019) et devrait atteindre les 30 M€ fin 2021.

Ces développements récents par croissance externe marquent la consolidation en cours d’un marché encore très atomisé, mais déjà très disputé et en proie à une intensité concurrentielle croissante. En attestent d’ailleurs les derniers mouvements stratégiques opérés par le leader européen DocMorris et sa maison mère Zur Rose. Une consolidation qui s’opère au détriment des acteurs français… et la confirmation que les pharmaciens d’officine ont raté le virage du e-commerce.