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Le rapport italien sur la ligne ferroviaire Lyon-Turin conclut à une rentabilité très négative

Comme attendu, le groupe d’experts mandaté par le Gouvernement italien a remis en cause le projet, concluant à une rentabilité très négative à l’horizon 2059. Il avance ainsi des pertes d’environ 7 Mds€ sur 40 ans : 7,9 Mds€ d’investissements « à finir » et de coûts de gestion, un impact négatif de quasiment 500 M€ pour le transport de marchandises, y compris le manque à gagner de l’État en taxes sur le carburant et la baisse des péages autoroutiers, et un impact positif de 1,3 Md€ pour le transport de personnes.

Réuni par le gouvernement de coalition pour trancher sur le projet et entre les deux partis au pouvoir, le M5S farouchement opposé à la ligne et la Ligue qui est favorable, ce groupe d’experts avait rapidement été critiqué car il réunissait principalement des opposants notoires au projet.

Quel futur désormais pour ce projet ? Le rapport italien doit servir de base pour redémarrer les discussions entre les autorités françaises et italiennes. Toutefois, dans un contexte diplomatique tendu entre les deux pays, l’avenir est très incertain. Côté italien, les divergences demeurent au sein de la coalition gouvernementale. Deux jours avant l’annonce des conclusions du rapport, Matteo Salvini, ministre de l’Intérieur, avait d’ailleurs réitéré son soutien à la ligne Lyon-Turin, rappelant notamment les 50 000 emplois que celle-ci devrait générer. Même si les opposants restent nombreux, la France s’est, de son côté, engagée à « [honorer] ses engagements européens » dans le cadre de ce projet. À la suite de la publication du rapport, le Gouvernement français a enjoint ses homologues italiens à prendre une décision. Car la Commission européenne, très attachée à ce projet qui doit favoriser le report du fret de la route vers le ferroviaire, a mis la pression sur les deux États membres, menaçant de demander le remboursement de tout ou partie des subventions versées en cas d’abandon du projet. La ligne ferroviaire Lyon-Turin est, en effet, financée à 40 % par l’Union européenne.