k4_16986985.jpg

Le parc de bureaux francilien pourrait perdre jusqu’à 6 millions de m² d’ici 10 ans

La crise du coronavirus a fortement accéléré le développement du télétravail, avec de lourdes conséquences sur l’immobilier de bureau. En 2020, la demande placée en Île-de-France a chuté de 45 %, pour 1,321 million de m² loués sur l’année, selon les chiffres d’Immostat publiés le 8 janvier dernier. Le nombre de bureaux vacants a, de son côté, bondi de plus d’un tiers, signe d’un marché en berne. Mais entre bouleversements structurels et adaptation dans l’urgence, il est encore difficile de savoir ce que traduit réellement cette plongée historique des besoins en nouvelles surfaces de bureaux. Alors que le secteur est dans l’incertitude la plus totale, l’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) a évalué l’impact potentiel de l’essor du télétravail sur le parc et la demande de bureaux en Île-de-France à moyen terme. L’institut d’études a retenu trois scénarios possibles, qui diffèrent selon les hypothèses prises au niveau du nombre d’entreprises recourant en télétravail, du nombre moyen de jours télétravaillés, de la part des salariés concernés et de l’adaptation des espaces de travail.

Le premier scénario, le plus optimiste mais sûrement le moins probable, correspond à un prolongement des tendances qui étaient déjà à l’œuvre avant la crise sans que celle-ci n’amplifie le développement du télétravail. Dans ce cas, l’IEIF chiffre à 1,7 % la baisse du parc tertiaire francilien d’ici 10 ans, soit une réduction de 873 000 m².
Dans le deuxième scénario, qui fait l’hypothèse que 41 % des entreprises passeraient à 2 jours de télétravail par semaine, le parc perdrait 6,5 % de sa surface actuelle (soit une baisse de 3,3 millions de m²).
Enfin, dans le scénario le plus pessimiste, l’institut fait l’hypothèse que 51 % des entreprises passeraient à 2,2 jours de télétravail par semaine. Sur cette base, elles économiseraient 36 % de leur espace de travail. Le parc de bureaux s’en trouverait alors réduit de 11,8 % à horizon 10 ans, soit une perte de 6 millions de m² par rapport à sa superficie actuelle, aujourd’hui de 54,5 millions de m², selon l’observatoire régional Orie.