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Le marché du livre ne progresse plus

L’année 2015, qui avait marqué un retour à la croissance des ventes de livres en France, restera une exception. En effet, selon le bilan réalisé par l’institut GfK à partir de panels distributeurs et consommateurs, les ventes de livres sont à nouveau en recul en 2016. Ainsi, la tendance baissière observée depuis 2009 se poursuit inexorablement.

Les ventes de livres se sont élevées à 4 milliards d’euros en 2016, en repli de 1 % par rapport à l’année précédente. Les raisons de cette baisse tiennent essentiellement au recul de 11 % des ventes de best-sellers, c’est-à-dire les livres s’écoulant à plus de 100 000 exemplaires. En termes de date de parution, seul le fonds « ancien » des parutions antérieures à 2013, qui représente près de la moitié des ventes de livres en France, résiste avec un chiffre d’affaires en hausse de 1 %. Les nouveautés 2016 sont en recul de 3 %, tout comme les parutions 2013-2015, à -0,5 %. Enfin, en termes de segments, ce sont les livres numériques, en hausse de 12 %, le rayon jeunesse, les livres de poche et les essais qui tirent la croissance du marché. Une bonne année également pour le livre politique avec les succès de La France pour la vie de Nicolas Sarkozy qui s’est écoulé à plus de 173 000 exemplaires, selon le baromètre GfK/Livre Hebdo, suivi par Un président ne devrait pas dire ça des journalistes Gérard Davet et Fabrice Lhomme et Murmures à la jeunesse de Christiane Taubira.

Du côté des succès éditoriaux de l’année, tous segments confondus, Harry Potter et l’enfant maudit remporte la palme d’or avec 852 000 exemplaires vendus, devant deux romans de Guillaume Musso, L’instant présent et La fille de Brooklyn, avec respectivement 633 000 et 545 000 exemplaires. Suivent ensuite 5 livres qui se sont vendus autour de 400 000 exemplaires : Elle & Lui de Marc Levy, La fille du train de Paula Hawkins, L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante, Le charme discret de l’intestin de Giulia Enders et Maman a tort de Michel Bussi. Le prix Goncourt Chanson douce de Leïla Slimani arrive, quant à lui, en 9e position (358 000 exemplaires) devant Le jour où j’ai appris à vivre de Laurent Gounelle.

En termes de budget, les Français ont consacré 116 € en moyenne à leurs achats de livres imprimés en 2016. Ils se sont majoritairement rendus dans les librairies qui représentent 38 % des ventes en volume. Ce circuit a cependant vu sa part de marché s’éroder légèrement sur l’exercice. Les ventes en grandes surfaces alimentaires poursuivent, quant à elles, une baisse entamée depuis plus de 10 ans déjà (-5,3 % en 2016), alors que les grandes surfaces culturelles tirent leur épingle du jeu (+2,6 %), tout comme le e-commerce.