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La logistique cherche à s’adapter à ses nouvelles contraintes

L’épidémie de Covid-19 crée de nouveaux challenges. Pendant la période de confinement et désormais avec la reprise de l’activité, la plupart des entreprises doivent adapter leur fonctionnement. C’est notamment le cas des secteurs du transport et de la logistique. Certes, certains protocoles de sécurité étaient déjà en place, par exemple pour les entreprises qui travaillent avec les marchés alimentaires ou pharmaceutiques. Mais les acteurs sont tout de même contraints de faire évoluer leurs protocoles pour permettre le respect de la distanciation sociale.

Au-delà du renforcement du nettoyage, de la distribution de masque ou encore du contrôle des températures, certaines entreprises expérimentent avec les nouvelles technologies, comme les objets connectés ou l’intelligence artificielle. Le port d’Anvers teste, par exemple, le bracelet connecté Covid Radius, développé par Rombit, une société belge avec laquelle l’entreprise avait déjà travaillé pour détecter les situations à risque (présence d’un chariot élévateur, détection de chute…). Romware One, le bracelet connecté utilisé jusqu’à présent, a été adapté pour répondre aux nouveaux besoins du port d’Anvers et de ses salariés : un signal d’avertissement est désormais envoyé lorsque deux salariés se trouvent à moins de 1,5 mètre l’un de l’autre. Si un salarié est testé positif au Covid-19, il est possible de retrouver avec quels collègues il a été en contact. L’avantage, par rapport aux applications s’appuyant sur le bluetooth ou internet, est que le tracking est ici plus précis.

D’autres entreprises comme Landing AI et Amazon testent des outils de surveillance reposant sur l’utilisation des caméras de surveillance et de l’intelligence artificielle et permettant une alerte sonore quand des collègues sont trop proches les uns des autres. La start-up Landing AI affirme avoir été mandatée par plusieurs clients pour ce type d’outils.

Quelle que soit la technologie utilisée, ces outils de sécurité font débat et suscitent l’inquiétude chez les salariés en raison du risque de surveillance excessive des salariés et d’enregistrement de données sensibles. Des arguments réfutés par certains des développeurs de solutions, à l’instar de Rombit qui assure que la confidentialité est respectée et que les données sensibles des salariés ne sont pas enregistrées. Autre point d’achoppement : la technologie atteint ses limites lorsque les exigences du travail et les demandes de l’entreprise ne permettent pas de respecter la distanciation sociale. Aux États-Unis, certains salariés ont déposé des plaintes contre Amazon car ils avaient été sanctionnés pour non-respect de la distanciation sociale alors que, selon eux, les exigences de leur travail ne leur permettaient pas de la respecter.