La distance domicile-travail a presque doublé en 20 ans
Selon une récente étude publiée par l’Insee, entre 1999 et 2019, la distance parcourue par les actifs ruraux et périurbains pour se rendre à leur travail s’est accrue de 4 km, faisant ainsi passer le trajet médian emprunté chaque jour par ces personnes de 9 à 13 km. Les actifs français vivant en zone rurale ou périurbaine (34 % de l’ensemble des actifs français) ont ainsi parcouru quotidiennement 320 millions de kilomètres, contre 200 millions de km 20 ans plus tôt.
Une hausse du nombre d’actifs vivant en zone rurale
Durant les 20 dernières années, le nombre d’actifs vivant en zone rurale a fortement augmenté et s’est accru plus rapidement que la population des villes (+21 %, contre +11 %). Or, notent les auteurs de l’étude, « l’emploi a augmenté moins vite dans l’espace rural que dans l’espace urbain entre 1999 et 2019 (+10 %, contre +16 %) ». Dans le même temps, le ratio d’actifs ruraux travaillant dans une zone urbaine est passé de 40 % en 1999 à 48 % en 2019. L’emploi dans les communes rurales se développant moins vite que dans les grandes villes (+10 %, contre +16 % sur la période de référence).
Mais l’allongement des trajets effectués par les actifs ruraux n’est pas le seul responsable de cette situation. L’Insee relève également une élévation constante de la distance domicile-travail chez les actifs périurbains. En cause : une pression foncière de plus en plus forte, qui oblige les actifs à choisir des zones de résidence toujours plus éloignées des centres des grandes villes où se trouvent les lieux d’emploi. En 2019, les habitants d’Île-de-France parcouraient ainsi pas moins de 22 km par jour pour aller travailler, contre 18 km pour les habitants vivant à proximité des autres grandes villes françaises de plus de 700 000 habitants.
Une tendance que le télétravail pourrait faire évoluer
L’étude met également en lumière que cette distance a davantage augmenté pour les cadres (+5 km en 20 ans) et les professions intermédiaires (+4 km) que pour les autres catégories professionnelles. Une situation que l’explosion du télétravail, particulièrement adapté à ces professions, observé depuis la crise sanitaire, permettra sans doute de faire évoluer.
