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La crise sanitaire accélère le virage numérique de la pharmacie

Passés les premiers jours de confinement et l’explosion des achats d’anticipation, la fréquentation des pharmacies a rapidement chuté, entraînant un recul de 15 à 25 % des ventes au cours des deux dernières semaines. Limitation des déplacements, baisse de la fréquentation des cabinets médicaux, peur que la pharmacie soit un lieu de contamination… : les raisons sont nombreuses pour expliquer ce repli inédit de l’activité des pharmacies. Pour y faire face, groupements, start-up et acteurs de santé en région multiplient les initiatives pour proposer des alternatives numériques et permettre aux pharmaciens de garder le contact avec leurs clients.

Depuis le début du confinement, des jeunes sociétés comme Pharmonweb, Pharmanity, mesoigner.fr ou Valwyn offrent ainsi aux pharmaciens l’accès à leurs solutions de télétransmission d’ordonnances. Des outils particulièrement adaptés à la situation actuelle dans la mesure où ils permettent d’envoyer la photo ou le scan d’une ordonnance à une pharmacie et de recevoir un SMS une fois qu’elle est prête. Le client peut passer en officine la chercher, la récupérer éventuellement par un drive (si la pharmacie en est équipée) ou mieux, demander à être livré directement chez lui. Un service complet que propose l’enseigne Aprium Pharmacie, en partenariat avec la société de coursier Stuart (filiale du groupe La Poste via GeoPost).

Lutter contre les fake news ou géolocaliser les stocks de masques

Autre service rendu gratuit pendant la durée de la crise sanitaire : la mise en ligne d’informations validées sur le coronavirus. C’est ce qu’offrent certaines de ces start-up et d’autres comme Itekpharma, qui aident les pharmaciens à informer correctement leurs clients et followers, avec des explications sur les symptômes, le rappel des gestes barrières, la mise à disposition de liens vers les sources officielles, etc. Autant d’informations qui peuvent être partagées sur les comptes Facebook des officines, si celles-ci sont présentes sur ce réseau social.

Autre initiative à mentionner : l’appli monpharmacien et sa déclinaison monpharmacien-idf.fr sur le web. Développées par l’URPS Pharmaciens et l’ARS Île-de-France, cette appli permet aux professionnels de santé de commander des masques à une pharmacie géolocalisée. Elle pourrait bientôt élargir ce service à la distribution de lunettes de protection et de surblouses.

Proposer le télésoin pour assurer le suivi pharmaceutique des personnes fragiles

Pour les pharmaciens qui souhaitent proposer un service de télésoin, la Haute Autorité de Santé (HAS) vient de mettre en ligne le guide « Réponses rapides dans le cadre du Covid-19 », rappelant les bonnes pratiques et les conditions requises concernant les locaux, ainsi que les outils numériques communicants pouvant être utilisés et les critères d’éligibilité. Certaines régions soutiennent activement les pharmacies dans cette démarche, à l’instar des Hauts-de-France, où l’ARS, l’URPS et le GIP Sant& Numérique mettent à disposition la plate-forme Predice. Grâce à cette solution, les pharmaciens peuvent assurer un suivi à distance des traitements chroniques, recevoir et traiter une ordonnance, être réglés par télépaiement ou envoyer par mail des conseils personnalisés.

Il est encore trop tôt pour savoir si cette crise va durablement modifier les usages et démocratiser les solutions numériques destinées aux pharmaciens. Mais il est d’ores et déjà possible d’en tirer un enseignement majeur : ces solutions sont en train de démontrer leur efficacité et leur contribution au maintien de la relation patient-pharmacien. De quoi amener les plus récalcitrants à prendre sans tarder le virage du numérique !