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La Commission prévoit un recul de 7,4 % du PIB de l’UE en 2020

Tous les trimestres, les services d’analyses économiques de la Commission européenne se livrent à un exercice de prévision. Toutefois, contrairement aux trimestres précédents, les estimations proposées dans la livraison de « printemps » ne s’inscrivent pas, sans surprise, dans la continuité de celles dévoilées l’hiver dernier. En cause, la survenue du coronavirus et l’impact des politiques déployées par les différents États pour en limiter la propagation.

Une hypothèse sans nouvelle vague

Pour réaliser ses estimations, la Commission s’est basée sur un scénario optimiste. Concrètement, elle a pris en compte un 1er trimestre 2020 en repli modéré (le confinement étant le plus souvent mis en place au mois de mars) et un 2e trimestre très dégradé. Un mieux intervenant au 3e et au 4e trimestre. Une hypothèse qui pour avoir une chance de se vérifier suppose, selon les experts de la Commission, une levée des mesures de confinement partout en Europe ; l’absence d’une nouvelle vague pandémique et enfin une réelle efficacité des politiques financières, sociales et fiscales portées par les États et l’Union européenne (UE).

Selon ce scénario qualifié d’optimiste, le PIB de l’Union européenne pourrait toutefois connaître un recul de 7,4 % en 2020. Du jamais vu depuis la création de l’UE. Pour la zone euro, la baisse serait encore plus marquée (-7,7 %). Quant au chômage, il pourrait atteindre 9 % (contre 6,7 % en 2019). En revanche, les analystes européens tablent sur une reprise dite en V. Autrement dit, la forte baisse enregistrée en 2020 devrait laisser la place à un net rebond. L’Union européenne pourrait ainsi connaître une hausse de 6,1 % en 2021.

-8,2 % en France

La forte interdépendance entre les pays européens est telle que tous seront fortement touchés, estime la Commission et ce, quelle qu’ait été leur politique de lutte contre le coronavirus et la violence de l’épidémie sur leur sol. La Suède, souvent mise en avant pour son approche privilégiant le non-confinement et la recherche de l’immunité collective devrait enregistrer un recul de 6,1 % de son PIB en 2020, soit plus ou moins la même chose que le Portugal (-5,8 %) où un confinement strict a été adopté dès le mois de mars. La France, quant à elle, pourrait voir son PIB reculer de 8,2 % en 2020 (contre -6,5 % en Allemagne et -9,5 % en Italie) et, si les prévisions de la Commission se confirmaient, connaître un rebond de 7,4 % en 2021 (contre +5,9 % en Allemagne et +6,5 % en Italie).

Concernant les grands partenaires de l’Europe, ils pourraient également voir leur PIB reculer en 2020 à l’instar du Royaume-Uni (-8,3 %), des États-Unis (-6,5 %) et du Japon (-5 %) pour repartir en 2021, respectivement en hausse, de 6 %, 4,9 % et 2,7 %. Seule la Chine pourrait éviter la récession en 2020 (+1 %) avant d’enregistrer une belle hausse en 2021 (7,8 %).

  • © 2020 Les Echos Publishing - Frédéric Dempuré
  • Mai 19, 2020