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Impact de la loi Egalim sur les ventes de produits de grande consommation

La loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous », appelée plus couramment « loi Agriculture et Alimentation » ou « loi Egalim », a été adoptée le 30 novembre 2018. Elle a pour objet de permettre, d’une part, d’assurer un meilleur équilibre des relations commerciales entre producteurs, industriels et distributeurs en vue, à terme, d’améliorer la rémunération des agriculteurs, et d’autre part, d’offrir aux consommateurs une alimentation plus saine.

Lutter contre la spirale déflationniste

Une de ses dispositions a pour objectif de lutter contre la guerre des prix entre les distributeurs. Deux mesures ont ainsi été prises en la matière. D’une part, le seuil de revente à perte des denrées alimentaires (prix en dessous duquel un distributeur a l’interdiction de commercialiser un produit) a été relevé de 10 %, de façon à ce que les marges des fournisseurs soient un tant soit peu préservées. Et d’autre part, les promotions sur les produits alimentaires vendus aux consommateurs dans les grandes surfaces sont encadrées, tant en valeur qu’en volume. Une limitation de la promotion à 34 % du prix initial et à 25 % du volume a ainsi été mise en place. La pratique du « 1 acheté, 1 gratuit » est, par exemple, désormais interdite.

Des effets immédiats sur les prix et les remises

L’institut Nielsen vient de publier un premier bilan, 8 mois après de la mise en place de ces deux mesures. Et, chiffres à l’appui, l’étude montre qu’elles ont permis de « mettre fin à la déflation, d’enrayer la surenchère promotionnelle et marquent le grand retour des marques propres ». En effet, toutes les grandes marques ont enregistré des hausses de prix sur les 8 premiers mois de l’année après 7 ans de déflation continue où les prix avaient baissé de 15 %. Ce sont les spiritueux qui affichent la hausse de prix la plus élevée, avec une progression de + 4 % pour les whiskies par exemple, mais également les produits frais peu transformés tels le beurre, les poissons, les fruits de mer et les produits carnés.

Suite à l’encadrement des politiques promotionnelles, la proportion des ventes réalisées en promotion a reculé pour s’établir à 19,3 % en 2019, soit 2,4 points de moins qu’en 2017, au plus haut de la guerre des prix. Les produits saisonniers sont particulièrement concernés (glaces, champagne, foie gras, chocolats…) par cette baisse des remises. Enfin, la loi Egalim a bénéficié aux marques propres des distributeurs (MDD) qui améliorent leur compétitivité prix et regagnent des parts de marché après 7 années de baisse. Et, pour la première fois depuis 2012, les MDD sont plus dynamiques que les marques nationales.